"Le pillage à ciel ouvert de la République démocratique du Congo doit cesser. Ni pillage, ni balkanisation, ni guerre", a-t-il martelé, au cours d'une conférence de presse commune avec son homologue congolais Félix Tshisekedi.
Ce dernier venait de déplorer l'"agression injuste et barbare" dont son pays estime être victime.
La RDC accuse le Rwanda de soutenir la rébellion du M23, qui s'est emparée depuis l'année dernière de vastes pans de territoire de la province du Nord-Kivu, région riche en minerais. Des experts de l'ONU ont corroboré ce soutien et plusieurs chancelleries occidentales l'ont dénoncé, bien que Kigali s'en défende.
Le ministère français des Affaires étrangères a également condamné ce soutien, mais Kinshasa estime que ce n'est pas suffisant, attendant de Paris des mesures concrètes et des sanctions contre Kigali.
Emmanuel Macron n'a pas condamné nommément le Rwanda, n'a pas annoncé de sanctions ni dénoncé clairement le soutien rwandais au M23, mais il a appelé samedi chacun à "prendre ses responsabilités, y compris le Rwanda".
"S’il ne respecte pas (le plan de désescalade proposé), alors oui il doit y avoir des sanctions", a-t-il toutefois souligné, interrogé sur le Rwanda.
Le président français a apporté un soutien appuyé aux initiatives diplomatiques lancées pour tenter de résoudre la crise, notamment celle pilotée par le président angolais Joao Lourenço, qu'il a rencontré vendredi, lors de la 2e étape de son voyage en Afrique centrale.
Durant les discussions qu'il a eues avec les présidents Lourenço et Tshisekedi, ainsi qu'avec le président rwandais Paul Kagame, Emmanuel Macron a dit avoir constaté que tous avaient "apporté un soutien clair" à un cessez-le-feu mardi prochain, tel que prévu dans "le chronogramme".
Les représentants du M23 qui sont allés voir le président Lourenço" se sont aussi engagés sur ce point, a-t-il ajouté.
Des cessez-le-feu ont été annoncés plusieurs fois ces derniers mois mais n'ont jamais été respectés. "Je demande à voir", a déclaré Félix Tshisekedi, "nous donnons la chance à la paix".
Déblocage de fonds et pont aérien
Emmanuel Macron a en outre annoncé le déblocage de 34 millions d'euros pour venir en aide aux populations de l'est de la République démocratique du Congo, qui s'ajoutent à une enveloppe de 47 millions de l'Union européenne.
Outre le déblocage de fonds, l'Union européenne a annoncé la mise en place d'un "pont aérien humanitaire" vers Goma.
Le pont aérien permettra "d'acheminer une aide humanitaire sous forme de produits médicaux et alimentaires ainsi qu'une série d'autres produits d'urgence, en collaboration avec l'Unicef et d'autres partenaires humanitaires", écrit la Commission européenne dans un communiqué.