Le tribunal administratif de Lille a, pour la seconde fois, validé, lundi 22 juillet, en référé la rupture du contrat de l'État avec le lycée Averroès de Lille. Le préfet du Nord reproche à l’école le fait qu’elle a refusé deux inspections, notamment une inspection inopinée qui visait son centre de documentation et d’information (CDI).
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L’État reproche à l’école l’utilisation pour ses cours d’éthique musulmane un corpus de texte religieux comprenant des commentaires qui prônent la peine de mort en cas d'apostasie et la ségrégation des sexes, des textes “hostiles à la République” selon la lettre de la préfecture envoyée en décembre 2023. La cour des comptes régionale pointe également des financements étrangers. La loi sur le séparatisme oblige à une déclaration quand les fonds étrangers sont supérieurs à 10 000 euros.
Fin du contrat avec l’État effectif à la rentrée 2024
Cette décision a été jugée “disproportionnée” par l’avocat de l’école et elle signifie la mort lente de l’établissement, a-t-il plaidé lors d’une précédente audience.
La fin du contrat d’association avec le ministère de l'Education nationale libère l’école de ses obligations en matière éducative dès la rentrée prochaine mais cela signifie aussi la fin des subventions publiques et l’impossibilité d’accueillir des élèves boursiers. Les professeurs ne sont plus rémunérés par l’Education nationale.
L’établissement a été créé en 2003 et comptait 800 élèves dont 400 au lycée. Il est devenu en 2008 le premier lycée musulman de France à passer sous contrat avec l’ Etat. Il se classe régulièrement parmi les meilleurs lycées de la région des Hauts-de-France avec 98% de réussite au bac général et 100% au bac technologique.