Le chef de la politique étrangère de l'UE a mis en garde contre l’arrêt de financement de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), le qualifiant de “dangereux” et de “menace” à la stabilité régionale.
"Les allégations contre le personnel de l'UNRWA sont sérieuses et aucun responsable ne devrait rester impuni", a concédé le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de Sécurité , tout en avertissant que “l’arrêt de financement de l'UNRWA serait à la fois disproportionné et dangereux”.
Borrell a rappelé dans un article paru dimanche soir sur son blog sur le site officiel de l'UE le rôle important de l'UNRWA dans la bande de Gaza, pour “la distribution de nourriture, d'eau et de médicaments à 1,1 million de personnes souffrant d'une faim catastrophique et d'épidémies», et a noté que les autres agences des Nations Unies ne pourraient pas fonctionner sans l'aide de l'UNRWA.
"Actuellement, les fonds suspendus s'élèvent à plus de 440 millions de dollars, soit près de la moitié des revenus attendus de l'agence en 2024, mettant ainsi en danger son existence même.
Si l'UNRWA devait cesser ou limiter ses services, ce qui pourrait être le cas dès la fin février, cela aggraverait considérablement la crise humanitaire dramatique en cours", a prévenu Borrell.
La “disparition” de l'UNRWA menacerait également la stabilité régionale, a-t-il encore mis en garde.
Plusieurs pays ont suspendu le financement de l'UNRWA après que Tel Aviv a allégué que certains employés de l'agence étaient impliqués dans l'attaque transfrontalière contre Israël le 7 octobre.
L'UNRWA a déclaré avoir résilié les contrats de plusieurs employés à la suite de ces allégations.
La guerre meurtrière que mène Israël dans la Bande de Gaza a fait jusque là au moins 27 365 morts et 66 630 blessés.
L’offensive israélienne a laissé 85 % de la population de Gaza déplacée à l’intérieur du pays, dans un contexte de pénurie aiguë de nourriture, d’eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l’enclave ont été endommagées ou détruites, selon l’ONU.