Plusieurs imams et responsables associatifs ou religieux musulmans sont ciblés par le ministère français de l’Intérieur qui envisage leur expulsion, selon une information du journal en ligne Mediapart.
Gérald Darmanin avait déjà confirmé vendredi soir à l’antenne de BFMTV, qu’un peu "moins d’une centaine de personnes" pourraient être ciblées comme l’a été l’imam Hassan Iquioussen.
D’après Mediapart, l’ancien cadre de l’UOIF (Union des organisations islamiques de France), Ahmed Jaballah, rencontre depuis trois ans de grandes difficultés pour obtenir le renouvellement de son titre de séjour.
Le dirigeant de la mosquée de Pessac, Abdourrahmane Ridouane, qui a remporté au printemps dernier son action en justice contre la Place Beauvau qui souhaitait fermer le lieu de culte, est lui aussi concerné par des difficultés liées à son titre de séjour, alors qu’il a toujours été renouvelé aux précédentes échéances.
"Et l'arrêt du conseil d'État, qui permet de dire que quelqu'un qui a des enfants, qui est marié en France, qui est né en France peut quand même, 58 ans après, être expulsé, ça permettra d'évoquer d'autres cas dans les prochains mois et dans les prochaines années" s’est réjoui à ce propos, Gérald Darmanin, vendredi soir.
La décision de la plus haute juridiction administrative, qui a refusé de suspendre l’expulsion de l’imam Iquioussen, va donc désormais permettre aux autorités d’évaluer d’autres cas de responsables religieux.
Sur les réseaux sociaux, le professeur Tariq Ramadan, persona non grata en France depuis des années en raison de ses positions politiques, a réagi à ces révélations en considérant que son "affaire fut un laboratoire d'étude de réactions" et que, "la majorité étant restée silencieuse", rien ne peut désormais arrêter le ministère de l’Intérieur.
Un rassemblement a néanmoins mobilisé 500 à 600 personnes samedi à Paris pour protester contre l’expulsion d’Hassan Iquioussen.