De violents combats ont lieu dans le centre de la ville de Khan Yunis, au sud de la bande de Gaza, où la résistance palestinienne a annoncé avoir tué des soldats israéliens, alors que la guerre menée par Israël dans l’enclave encerclée entame son 102ème jour.
Des bombardements intenses secouent Jabalia, dans le nord, au moment où Israël évoque le retrait d’une partie de ses forces pour “réduire considérablement” ses opérations militaires dans la bande de Gaza, après avoir essuyé de lourdes pertes en vies humaines et en matériel.
Simultanément, des affrontements nocturnes ont éclaté en Cisjordanie occupée, au moment où l’armée de l’occupation y renforçait son déploiement militaire, après que les responsables de la sécurité israélienne ont averti que la situation était “au bord d’une explosion”.
Le mouvement Hamas avait diffusé une vidéo montrant ce qu'il présente comme les corps de deux otages israéliens enlevés le 7 octobre, Yossi Sharabi, 53 ans, et Itai Svirsky, 38 ans. Un troisième otage, Noa Argamani, 26 ans, apparaît en vie dans la vidéo et déclare que les deux hommes ont été tués par les forces armées israéliennes.
L'armée israélienne a déclaré ne pas être impliquée dans la mort d'Itai Svirksky, sans mentionner le cas du deuxième otage, à la demande de sa famille.
Dans ce contexte, une femme a été tuée et au moins 13 personnes blessées lundi dans un attentat à la voiture bélier à Raanana, au Tel-Aviv, a indiqué la police qui dit avoir arrêté deux suspects palestiniens. Deux jeunes Français figurent parmi les blessés, selon Paris.
Vers la désescalade?
La phase "intensive" des combats dans le sud de Gaza "se terminera bientôt" estime désormais Israël à l'heure où le ministère de la Santé du Hamas estime à plus de 24.100 morts, 1% de la population locale, le bilan de cette guerre qui se propage toujours dans la région.
Au début de la guerre, "nous avons clairement dit que l'étape intensive des opérations durerait approximativement trois mois", a déclaré le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.
"Dans le nord de Gaza, cette phase touche à sa fin. Dans le sud, nous allons y parvenir et cela se terminera bientôt", a-t-il ajouté. Le gouvernement de Benyamin Netanyahou avait plus tôt approuvé un budget amendé pour 2024, ajoutant 15 milliards de dollars (13,7 mds EUR) de dépenses pour faire face au coût du conflit.
Le spectre de la famine
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a lui lancé un nouvel appel à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat", nécessaire selon lui pour assurer l'aide humanitaire mais également "faciliter la libération des otages".
"Nous continuons de demander un accès humanitaire rapide, sûr, sans obstacle, étendu, et continu dans et à travers Gaza", a-t-il déclaré devant la presse, ajoutant que "rien ne peut justifier la punition collective infligée au peuple palestinien".
Dans la bande de Gaza, 24.100 personnes ont été tuées par les bombardements et les opérations militaires israéliennes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, selon le ministère de la Santé du mouvement Hamas, au pouvoir à Gaza.
Or ce nombre correspondant à 1% de la population de ce micro-territoire estimée à environ 2,4 millions d'habitants qui manquent désormais de tout et dont la grande majorité ont été déplacés par les raids aériens et les combats.
Dans un communiqué commun, l'Unicef, le Programme alimentaire mondial (PAM) et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont d'ailleurs mis en garde lundi contre un "risque de famine" et d'"épidémies de maladies mortelles" et ce, en plein froid d'hiver.
Débordement régional
La guerre à Gaza exacerbe inéluctablement d’autres tensions régionales entre d'un côté Israël et ses alliés, et de l'autre l'Iran et son "axe de résistance" formé de mouvements armés comme le Hezbollah libanais et les Houthis du Yémen.
A la frontière israélo-libanaise, où les échanges de tirs entre le Hezbollah et les forces israéliennes sont quotidiens. Et l'armée israélienne a annoncé dans la nuit de nouveaux raids aériens contre des "positions" du Hezbollah dans la localité frontalière de Maroun ar-Ras.
Au large du Yémen, un cargo américain a été touché lundi dans le golfe d'Aden par un missile des Houthis. Tôt mardi, l'agence de sécurité maritime britannique UKMTO a fait état d'un nouvel "incident" en mer Rouge sans plus de détails.
En fin de semaine dernière, les Etats-Unis et le Royaume-Uni avaient bombardé des positions des Houthis pour tenter de les dissuader de poursuivre leurs attaques en mer Rouge ciblant, selon le groupe yéménite, des navires israéliens jusqu'à ce que “l'agression israélienne” contre Gaza cesse.