François Bayrou, le Premier ministre français, a depuis deux semaines multiplié les interviews anxiogènes, appelé à la responsabilités des partis, rappelé aux Français que le surendettement guettait et qu’il allait prétériter l’avenir de leurs enfants.
Rien n’y fait, le Premier ministre n’a pas convaincu et les partis politiques ont redit ce week-end tout le mal qu’ils pensaient de ce budget 2026.
Marine Le Pen l’a répété, dimanche, à Hénin-Beaumont. Le RN votera lundi après-midi, à l’Assemblée, contre la confiance à François Bayrou. Le Parti socialiste a également confirmé sa position dimanche, d’autant que le camp du président français et ses ministres sont en train de négocier un gouvernement ou un accord de non-censure avec ces mêmes socialistes. Avec ses 66 députés, le parti à la rose qui a pris ses distances avec la France Insoumise pourrait revenir au gouvernement mais il demande une révision du budget 2026 et une mise sur pause de la réforme des retraites. Donc rien n’est acquis.
L’après-Bayrou se prépare déjà
En fait, tous les partis politiques se projettent déjà dans l’après Bayrou. Ce matin, sur France Info, Manuel Bompard, le coordinateur de la France Insoumise, a annoncé qu’une motion de destitution du président de la République serait déposée ce mardi 9 septembre pour "débloquer la situation".
La coïncidence est assez savoureuse. Le RN joue la même carte que la France Insoumise. Marine Le Pen a profité de sa tribune du week-end pour annoncer sa nouvelle stratégie qui est de précipiter les échéances électorales. Elle réclame une dissolution de l’Assemblée, et même une démission du chef de l’État. Dans ce but, le RN envisage de censurer tous les gouvernements qui succéderont à celui de François Bayrou, si le Premier ministre est issu de la gauche ou du bloc central.