"Le Kazakhstan a proposé à Gazprom d'étudier de nouvelles voies de transit du gaz russe vers la Chine, en tenant compte de l'approvisionnement en gaz du marché intérieur", a déclaré un porte-parole de la compagnie gazière kazakhe Qazaqgaz.
Après les sanctions occidentales liées à l'invasion de l'Ukraine lui fermant quasiment intégralement le marché européen, Moscou a entrepris de renforcer son pivot vers l'Asie, où la demande énergétique est forte.
L'an passé, les exportations de gaz russe se sont écroulées d'un quart mais les livraisons via le gazoduc "Force de Sibérie" à destination de la Chine ont atteint un maximum historique. De plus, Gazprom prévoit d'entamer la construction dès 2024 d'un nouveau gazoduc, "Force de Sibérie 2", vers le nord-ouest de la Chine.
La Russie, ex-puissance tutélaire, a aussi consolidé ses liens énergétiques avec le Kazakhstan et l'Ouzbékistan, deux poids lourds économiques d'Asie centrale ayant signé des feuilles de route avec Gazprom, qui peut utiliser des infrastructures datant de l'époque soviétique.
Pour la première fois, du gaz russe doit ainsi être livré en mars en Ouzbékistan, confronté à une grave crise énergétique bien que riche en ressources naturelles.
Et si le Kazakhstan est également doté en hydrocarbures, moins de 60% des quelques 19 millions d'habitants de ce pays grand comme cinq fois la France a accès au gaz.
Le Premier ministre kazakh Alikhan Smaïlov a exhorté plus tôt cette semaine le gouvernement de résoudre une bonne fois pour toute la question de la gazéification des régions du nord et de l'est.
Outre ce projet de gazoduc international, le Kazakhstan envisage la construction d'un gazoduc reliant l'ouest et l'est du pays et doit trancher entre ces deux options d'ici le 1er mai sur demande du Premier ministre.