Le président sénégalais, Macky Sall, soutient le joueur du PSG, Idrissa Gueye, et demande le respect des "convictions religieuses" du footballeur, alors que le conseil national de l’éthique (CNE) de la Fédération française de football (FFF) appelle Gueye à s'expliquer.
Idrissa Gueye est dans la tourmente. Le joueur sénégalais du Paris Saint-Germain n'a pas disputé la dernière rencontre de championnat face à Montpellier samedi dernier (4-0), lors de la journée consacrée à la lutte contre l'homophobie. En précisant que son joueur "n'était pas blessé", l'entraîneur parisien Mauricio Pochettino parlait d'une absence liée à des "raisons personnelles".
L'année dernière, Idrissa Gueye avait déjà manqué cette journée en alléguant une gastro-entérite.
Dans l'œil du cyclone, le joueur du PSG a pu compter sur l’appui du président sénégalais. "Je soutiens Idrissa Gana Gueye. Ses convictions religieuses doivent être respectées", a déclaré ce mardi Macky Sall sur Twitter.
Au Sénégal, les relations homosexuelles sont interdites et "punies par la loi d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 100 000 à 1 500 000 francs CFA (de 150 à 2 285 euros)".
Mais le chef de l'État sénégalais n'est pas le seul à monter au créneau pour Gueye. Le ministre des Sports, Matar Bâ, a lui aussi défendu le Parisien en expliquant devant la presse lundi soir que "quand on signe (un contrat avec un club), c’est pour jouer au foot. Ce n’est pas pour faire la promotion de quoi que ce soit ou mettre de côté ses convictions".
Contacté par l'AFP, l'entourage du joueur a refusé de s'expliquer. Mais depuis mercredi, les choses vont peut-être changer puisque Gueye a été sommé par le conseil national de l’éthique (CNE) de la Fédération française de football (FFF) afin de justifier sa volonté de ne pas jouer.
Si ses motivations semblent être de boycotter le maillot au flocage arc-en-ciel porté par les joueurs de Ligue 1, la Fédération lui propose une solution pour tirer l'affaire au clair.
"De deux choses l'une, soit ces supputations sont infondées et nous vous invitons sans délai à vous exprimer afin de faire taire ces rumeurs, lui écrit le CNE dans un courrier consulté par l’AFP.
Nous vous invitons par exemple à accompagner votre message d'une photo de vous portant le maillot en question."Le CNE poursuit en ajoutant : "Soit ces rumeurs sont exactes. Dans ce cas, nous vous demandons de prendre conscience de la portée de votre geste et de la très grave erreur commise. La lutte contre les discriminations dont font l'objet les différentes minorités, quelles qu'elles soient, est un combat indispensable et de tous les instants. Qu'il s'agisse de la couleur de peau, de la religion, de l'orientation sexuelle, ou de toute autre différence, toutes les discriminations reposent sur le même fondement qui est celui du rejet de l'autre parce qu'il est différent du plus grand nombre. En refusant de participer à cette opération collective, vous validez de fait les comportements discriminatoires, le refus de l'autre, et pas uniquement contre cette communauté."