Hausse des charges, fin des aides du gasoil, retards de paiements des subventions agricoles, interdiction de pesticides autorisés ailleurs, crise des maladies animales, manque de considération, sentiment d'être écrasés, au nom de la transition écologique, par des normes... Les motifs sont nombreux et la colère monte depuis plusieurs semaines.
Des agriculteurs bloquent depuis jeudi l’autoroute A64 à hauteur de Carbonne, en Occitanie, pour faire pression sur le gouvernement. L'autoroute A64 est devenue en quelques heures l'épicentre de la colère du monde agricole où un barrage d'une cinquantaine de tracteurs s’est formé pour bloquer l'axe routier. À Limoges, des agriculteurs ont même versé du fumier pour protester contre la réglementation européenne et le manque de soutien de l’État.
Dans la presse française, on parle même de "gilets verts", en référence au mouvement des gilets jaunes qui a bouleversé le pays en 2018.
Luc Smessaert, vice-président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles, a jugé sur BFMTV que les "politiques n'ont pas pris au sérieux les appels de détresse". "Aujourd'hui, il y a une vraie crise morale : on a demandé beaucoup aux agriculteurs depuis une dizaine d'années", a-t-il affirmé.
Les concernés évoquent notamment un étranglement de la profession. “On est trop taxés, (on a trop de) papiers administratifs. On est vraiment submergés de papiers” témoigne par exemple Jérôme Bayle, agriculteur bovin en Haute-Garonne.
Alors que Gabriel Attal doit s'entretenir lundi soir avec les dirigeants des syndicats agricoles, selon France Info, l'exécutif s'inquièterait de voir le mouvement se répandre comme dans le cas des gilets jaunes.