Une délégation israélienne se rend à Doha pour de nouvelles discussions sur les otages de Gaza
Le cabinet de guerre israélien a donné son aval, samedi, à la poursuite des discussions en vue d'une nouvelle trêve à Gaza, au moment où les craintes d'une famine grandissent dans l’enclave palestinienne, faute d'aide humanitaire suffisante.
Une mère palestinienne marche devant des décombres / Photo: AFP (AFP)

La situation humanitaire ne cesse d'empirer dans la bande de Gaza assiégée où 2,2 millions de personnes, soit l'immense majorité de la population, sont menacées d'une "famine de masse", selon l'ONU.

L'aide qui entre au compte-gouttes par le terminal de Rafah à l'extrême sud de Gaza, est soumise au feu vert d'Israël et son acheminement vers le nord est presque impossible en raison des destructions.

Samedi dans la soirée, le cabinet de guerre israélien a, selon des responsables et médias locaux, donné son feu vert à l'envoi, sous peu, d'une délégation au Qatar afin de poursuivre les discussions des derniers jours à Paris en vue d'un nouvel accord de trêve à Gaza assorti de la libération d'otages.

Le chef du Mossad, David Barnea, s'était rendu vendredi dans la capitale française à la tête d'une délégation israélienne pour un suivi sur un projet de trêve dont il avait discuté, fin janvier, avec ses homologues américain et égyptien et le Premier ministre du Qatar.

Conditions

Pour conclure un accord, Israël pose comme condition préalable "la libération de tous les otages", selon le conseiller à la sécurité nationale de Benjamin Netanyahu, Tzachi Hanegbi.

"Un tel accord ne signifie pas la fin de la guerre", a prévenu ce proche du Premier ministre sur la chaîne N12.

Le Hamas réclame, lui, un "cessez-le-feu complet" et le retrait des troupes israéliennes de Gaza.

D'après une source du Hamas, le plan discuté en janvier prévoyait une pause de six semaines et la libération de 200 à 300 détenus palestiniens en échange de 35 à 40 otages.

La famine comme “méthode de guerre”

Le ministère de la Santé de Gaza a affirmé, samedi, qu'un enfant de deux mois, Mahmoud Fatouh, était mort de malnutrition à l'hôpital al-Chifa de Gaza-ville.

Vendredi, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Volker Türk, a dénoncé dans un rapport "les violations grossières" des droits humains "par toutes les parties".

Il a notamment fustigé le "blocus et le siège imposés à Gaza" par Israël pouvant "représenter une utilisation de la famine comme méthode de guerre" qui est, a-t-il rappelé, un "crime de guerre".

L'inquiétude grandit en particulier à Rafah, où s’amassent dans des conditions précaires au moins 1,4 million de personnes, pour la plupart des déplacés, et qui sont menacées d'une opération militaire terrestre d'envergure.

M. Netanyahu a affirmé samedi qu'il convoquerait "en début de semaine, le cabinet pour approuver les plans opérationnels d'action à Rafah".

Selon un journaliste de l'AFP, au moins six raids aériens ont été menés samedi soir sur la ville. Le ministère de la Santé fait état quotidiennement d'une centaine de morts à Gaza dans ce qui est l'offensive la plus vaste de l'histoire d'Israël.

"Il n'y a pas d'endroit sûr dans toute la bande de Gaza. Nous sommes tous visés, où que nous soyons", a dit à l'AFP Hassan Hamad Qeshta, après une frappe ayant détruit un immeuble à Rafah.

L'offensive militaire israélienne a fait 29.606 morts à Gaza, en grande majorité des civils, depuis le début de la guerre le 7 octobre, selon le dernier bilan du ministère de la Santé de Gaza.

Agences