Un chirurgien palestinien torturé à mort dans une prison israélienne, selon des médias britanniques
Les témoignages recueillis par Sky News suggèrent qu’Adnan al Bursh, chirurgien renommé à Gaza, a été tué par des soldats israéliens à la suite de tortures systématiques, incluant très probablement des viols.
Les médias ont fait état à plusieurs reprises d'abus systématiques à l'encontre de détenus palestiniens dans les prisons et les centres de détention israéliens / Photo: AA Archive (AA Archive)

Adnan al Bursh, un chirurgien orthopédique renommé de Gaza, a été torturé à de multiples reprises dans une prison israélienne, des sévices qui ont finalement conduit à sa mort, selon une enquête de Sky News.

Bursh a été arrêté le 19 décembre 2023 et emmené dans le tristement célèbre centre de détention de Sde Teiman. Quatre mois plus tard, il a été transféré à la prison d'Ofer, en Cisjordanie occupée.

Selon les témoignages recueillis par l'organisation israélienne de défense des droits de l'homme HaMoked, Bursh est arrivé à la prison d'Ofer gravement meurtri, nu jusqu'à la taille et incapable de se tenir debout.

"Il a été jeté dans la cour et laissé là, complètement impuissant", a indiqué un témoin.

Alors qu'un codétenu l'aidait à rejoindre sa cellule, le témoin a entendu des cris provenant de la pièce. Peu après, Bursh a succombé à ses blessures.

Un chirurgien dévoué, symbole de résistance

Le docteur Bursh a souvent été photographié ens blouse chirurgicale imbibée de sang, soignant des dizaines de blessés victimes des bombardements brutaux d'Israël à l'hôpital Al Awda, dans le nord de la bande de Gaza.

Une image de lui se reposant sur la véranda de l'hôpital pendant la guerre a laissé une forte impression sur les médias sociaux, devenant un symbole de l'engagement inébranlable des professionnels de la santé palestiniens alors qu'ils survivent aux intenses bombardements israéliens.

Le collègue de Bursh, le docteur Mohammad Obeid, a déclaré à Sky News que les forces israéliennes avaient averti le personnel de l'hôpital de livrer tous les hommes âgés de 14 à 65 ans, sous peine de subir des conséquences désastreuses : la destruction complète de l'hôpital avec les femmes et les enfants qui s'y trouvaient.

En novembre 2023, Bursh avait été confronté à une situation similaire lorsque l'armée israélienne avait contraint les médecins et les infirmières à quitter l'hôpital Al Shifa pour se rendre dans le sud de la bande de Gaza.

Cependant, Bursh ne s'est pas rendu dans le sud. Il a préféré aller dans le nord, où les forces israéliennes ont intensifié les violences, et a commencé à travailler à l'hôpital indonésien, puis à Al Awda.

Il a également documenté les attaques contre un autre hôpital à Beit Lahia, où des tirs israéliens ont tué 12 patients et membres du personnel, partageant ces images sur les médias sociaux.

Sde Teiman, une fosse obscure

Avant son transfert à la prison d'Ofer, Bursh a été torturé et très probablement agressé sexuellement dans la tristement célèbre prison de Sde Teiman, dans le sud d'Israël.

De nombreux avocats israéliens ont décrit cette prison comme étant pire qu'Abu Ghraib ou Guantanamo. L'horrible réalité de Sde Teiman est apparue au grand jour au début de l'année, lorsque des rapports faisant état de viols massifs de prisonniers ont été publiés.

Au lieu de punir les coupables, plusieurs législateurs israéliens ont pris d'assaut la prison pour protéger les soldats accusés d'avoir violé les détenus palestiniens. L'un des soldats impliqués est même apparu sur une chaîne de télévision israélienne populaire, justifiant le viol comme un outil de coercition contre ceux considérés comme des ennemis de l'État israélien.

Selon le Dr Khalid Hamouda, ancien détenu à Sde Teiman, Bursh a été battu pendant des jours, au point d’avoir les côtes cassées et ne plus pouvoir marcher sans aide.

Les abus systémiques dans les prisons et centres de détention israéliens ont été exposés à plusieurs reprises dans les médias régionaux et internationaux.

Des preuves solides, telles que des enregistrements vidéo de viols collectifs de détenus palestiniens et des témoignages de d’anciens prisonniers, révèlent que les soldats israéliens utilisent des chiens pour agresser sexuellement les détenus. Ces révélations ont suscité une condamnation générale. Pourtant, l'État israélien continue de fermer les yeux sur ces crimes.

TRT Français et agences