Un chirurgien britannico-palestinien, qui a travaillé bénévolement dans les hôpitaux de Gaza durant les premières semaines du conflit israélo-palestinien, a indiqué qu'il a été privé d’entrer en France, où il devait prendre la parole au Sénat.
Ghassan Abu Sitta a déclaré qu'il était arrivé à l'aéroport Charles de Gaulle à Paris, samedi, avant de se voir interdire l'entrée du pays.
“Je suis à l'aéroport Charles De Gaulle. On m'empêche d'entrer en France. Je dois intervenir aujourd'hui au Sénat français. Les autorités allemandes ont imposé une interdiction d'entrée en Europe d'un an à mon encontre”, a publié Abu Sitta sur X.
En avril dernier, Abu Sitta s'était vu refuser l'entrée en Allemagne après l'annulation d'un événement pro-palestinien dans la capitale, Berlin.
“L'Europe forteresse cherche à faire taire ceux qui témoignent du génocide, pendant qu'Israël les assassine en prison”, a-t-il ajouté.
Expulsion par l'Allemagne
En avril, la police berlinoise a interrompu une conférence intitulée “le Congrès Palestinien”, à laquelle Abu Sitta devait assister, en coupant l'électricité et en annulant l'événement prévu pour le week-end.
La conférence devait aborder plusieurs sujets, y compris les envois d'armes allemandes à Israël et la solidarité avec les Palestiniens.
Selon Abu Sitta, le gouvernement allemand l'a empêché d'entrer dans le pays, en employant la force et après des heures d'interrogatoire.
L'expulsion d'Abu Sitta d'Allemagne a suscité de vives critiques de la part de militants et d'organisations de défense des droits humains.
“Comment ce pays peut-il empêcher un médecin de parler de ce qu'il a vu de ses propres yeux, un acte que la Cour internationale de Justice considère comme un probable génocide”, a déclaré Andrew Feinstein, ancien politicien sud-africain et activiste pro-palestinien, également prévu pour intervenir à l'événement.
Abu Sitta, fort de plus de 30 ans d'expérience, a œuvré dans 12 conflits à travers le Yémen, l'Irak, la Syrie, le Sud-Liban et Gaza.
Ce chirurgien plastique, qui a passé 43 jours à Gaza pour aider à soigner les blessés l'année dernière, était invité à discuter de son travail dans les hôpitaux de Gaza.
Âgé de 54 ans, il a témoigné auprès de la Metropolitan Police, la plus grande force policière du Royaume-Uni, à son retour, sur les décès qu'il a observés et les types d'armes utilisées, dans le cadre d'une enquête menée par la Cour pénale internationale sur d'éventuels crimes de guerre commis par Israël.
Il est arrivé dans l'enclave palestinienne suite à l'offensive militaire dévastatrice d'Israël sur Gaza, déclenchée par une incursion du Hamas qui a fait environ 1 200 victimes.
Israël, de son côté, a tué plus de 34 600 Palestiniens et en a blessé près de 78 000, dans un contexte de destruction massive et de pénuries de biens de première nécessité dans les territoires palestiniens.