“L'orientation vers des relations plus profondes entre l'Égypte et l'UE s'est accompagnée d'un plan financier d'environ 7,4 milliards d'euros pour soutenir l'économie égyptienne”, a déclaré le président égyptien Abdelfattah Al Sissi lors d'une conférence de presse conjointe avec les dirigeants européens.
"Le plan prévoit trois composantes principales, à savoir un financement concessionnel, des garanties d'investissement et un soutien technique pour la mise en œuvre de projets de coopération bilatérale", a expliqué le dirigeant égyptien.
L'annonce est intervenue à la suite d'une réunion au Caire entre Al Sissi et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen ainsi que les dirigeants de l'Italie, de la Grèce, de la Belgique, de l'Autriche et de l'administration chypriote grecque.
L'Égypte est désormais le deuxième pays le plus à risque de faire défaut sur sa dette, juste derrière l'Ukraine en guerre. Les rentrées en devises du tourisme sont en baisse depuis des années et les attaques des rebelles houthis du Yémen en mer Rouge et dans le golfe d'Aden ont fait baisser les revenus en dollars du canal de Suez entre 40 et 50 %, depuis le début de l'année.
De plus, les transferts d'argent des travailleurs égyptiens à l'étranger - aussi importants que les recettes du secteur touristique et des droits de transit à Suez-ont décliné d'environ 30% au premier trimestre 2023/2024.
Al Sissi a par ailleurs déclaré avoir évoqué la nécessité de coopérer davantage sur les défis communs, principalement la migration illégale: “Nous avons réitéré notre engagement sans faille dans la lutte contre ce phénomène grâce à nos efforts persistants de collaboration. Cela implique le fait de s’attaquer aux causes profondes du problème grâce à des solutions axées sur le développement et d’améliorer les routes migratoires régulières “, a-t-il ajouté.
Concernant la guerre israélienne en cours dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre, le président égyptien a affirmé avoir évoqué, lors des discussions, “l’inévitabilité d’un cessez-le-feu de la plus haute urgence et de la fin des hostilités israéliennes”.
“Nous sommes d'accord avec les dirigeants européens sur le rejet catégorique d'une opération militaire israélienne dans la ville de Rafah, qui ne fera qu'exacerber la crise humanitaire déjà profonde dans le secteur’, a souligné Al Sissi.
La guerre israélienne a provoqué le déplacement interne de 85% de la population de Gaza, en raison de graves pénuries de nourriture, d’eau potable et de médicaments, tandis que 60% des infrastructures de l’enclave ont été endommagées ou détruites, selon l’ONU.