Tortures et négligences à la prison israélienne de Shatta
Les prisonniers palestiniens au centre de détention israélien de Shatta déplorent des tortures et négligences médicales récurrentes.
Rami Abu Mustafa, arrêté par les forces israéliennes lors d'une opération à Khan Yunis a subi des blessures sur diverses parties de son corps et a perdu la vue alors qu'il reste dans un état grave à l'hôpital. Gaza, le 25 avril 2024. / Photo: AA (AA)

Des organisations de défense des droits humains de Palestine ont révélé, ce jeudi, la situation précaire des Palestiniens dans la prison israélienne de Shatta. Outre des “passages à tabac, ils sont régulièrement aspergés de gaz lacrymogène”, en plus de la “nourriture crue et sans sel", rapporte Wafa, citant un communiqué de la Commission des Affaires des prisonniers et ex-prisonniers.

L’administration pénitentiaire est en outre accusée de négligence médicale systématique, affectant particulièrement les prisonniers malades.

C’est le cas de Walid Muslim qui souffre de psoriasis depuis son incarcération (septembre 2024).Il s’agit d’une maladie inflammatoire de la peau, non contagieuse, qui se manifeste par des plaques rouges recouvertes de squames. “Il ne reçoit aucun traitement médical, malgré la dégradation de son état de santé”, déplore la commission.

Négligences médicales

Fadi Raddad, un autre détenu, “souffre de douleurs aiguës à l’épaule et au dos après avoir été violemment battu par les gardiens de la prison”. Il ne bénéficie d'aucun suivi médical et son état continue de se détériorer en raison du refus des autorités pénitentiaires de lui fournir les soins nécessaires, précise le communiqué de l’ONG palestinienne.

Lors d’une visite de leurs avocats, les prisonniers ont lancé un appel pressant aux autorités concernées pour améliorer leurs conditions de détention, notamment avec l’approche du mois sacré de Ramadan.

Ils réclament notamment des horloges pour connaître l’heure du jeûne et des prières, des exemplaires du Coran -un seul est disponible par cellule-, l’autorisation de pratiquer librement leurs rites religieux durant Ramadan, en plus d’une amélioration de la qualité des repas.

Les témoignages de prisonniers et de groupes de défense des droits humains révèlent l’absence de soins médicaux adaptés. Il en est ainsi des malades de cancer, de diabète ou souffrant de maladies cardiaques.

Malgré les nombreux rapports d’ONG et d’organisations de défense des droits humains, “Israël continue d’appliquer une politique de torture lente à l’égard des prisonniers palestiniens”, déplorent les activistes palestiniens.

“La négligence médicale est une violation flagrante du droit international, mais les instances internationales peinent à imposer des mesures contraignantes”, regrette la Commission des Affaires des prisonniers et ex-prisonniers de Palestine.

TRT Français et agences