"En dépit des attaques contre nos positions (...) par la coalition gouvernementale, le M23 apporte son soutien aux efforts régionaux et accepte de céder ses positions de Kibumba à la responsabilité de la force régionale des États d'Afrique de l'Est", a annoncé dans un communiqué le mouvement rebelle.
La cession symbolique de ces positions se déroulera lors d'une cérémonie à laquelle les journalistes sont conviés à Kibumba, groupement de plusieurs localités à 20 kilomètres de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Cette décision des rebelles intervient une semaine après une rencontre inédite à Kibumba entre le mouvement, des délégués de l'armée congolaise, de la force est-africaine, de la facilitation kényane et angolaise.
"Ce geste de bonne volonté fait au nom de la paix, s'inscrit parmi les recommandations issues du mini sommet des chefs d'État tenu à Luanda, en Angola, le 23 novembre 2022. Nous espérons que le gouvernement de Kinshasa saisira cette opportunité avec deux mains et travaillera également pour instaurer la paix dans notre pays", indique le mouvement dans le communiqué.
Le M23 a mené de larges offensives à partir du mois de mars dans la province du Nord-Kivu, s'emparant de plusieurs localités importantes. Plus de 500 000 personnes ont fui les combats, selon les Nations Unies. En plus de Kibumba, la rébellion garde le contrôle de l'essentielle partie du territoire de Rutshuru où se trouve le parc national de Virunga.
Le groupe rebelle est soutenu militairement et logistiquement par le Rwanda selon les experts de l'ONU, plusieurs chancelleries occidentales et le gouvernement congolais.
Fait démenti par Kigali qui accuse à son tour l'armée congolaise de collusion avec les rebelles hutus FDLR, accusés de génocide au Rwanda et réfugiés dans l'est de la RDC depuis 1994. Le M23 est une ancienne rébellion défaite en 2013 et dont les troupes s'étaient réfugiés au Rwanda et en Ouganda.
Ils ont repris les armes à la fin de l'année dernière, reprochant aux autorités de ne pas avoir respecté les accords de paix incluant la démobilisation et l'intégration des combattants dans les forces de sécurité gouvernementales.