En tournée au Moyen-Orient, le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a souligné alors qu’il se trouvait en Israël que le Premier ministre Benjamin Netanyahu lui avait "réaffirmé son engagement" pour le plan de cessez-le-feu annoncé par le président américain fin mai et adopté lundi par le Conseil de sécurité de l'ONU.
M. Blinken a aussi qualifié de "signe encourageant" la réaction du Hamas, qui avait dit accueillir "favorablement" un certain nombre d'éléments de la résolution américaine, avant de donner sa réponse officielle mardi soir.
Dans un communiqué conjoint avec le Jihad islamique, le Hamas a donné sa réponse aux médiateurs qatari et égyptien sur ce plan, tout en exigeant un "arrêt total de l'agression" dans la bande de Gaza.
Le mouvement Hamas a apporté des "amendements" à la proposition annoncée par le président américain, "notamment un calendrier pour un cessez-le-feu permanent et le retrait total des troupes israéliennes de la bande de Gaza", a indiqué à l’AFP une source au fait des discussions.
A Washington, la Maison Blanche a dit "examiner" cette réponse.
Pendant ce temps, des frappes israéliennes meurtrières ont continué de viser mardi la bande de Gaza, notamment le centre, où l'armée israélienne a indiqué avoir "achevé une opération" dans l'est de Deir Al-Balah et l'est d'Al-Boureij.
"L'horreur doit cesser", a lancé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui participait mardi en Jordanie à une conférence internationale visant à mobiliser des fonds pour l'aide humanitaire dans le territoire assiégé, privé d'eau et d'électricité, et exposé à un sérieux risque de famine.
"Il est grand temps d'instaurer un cessez-le-feu et de libérer les otages sans conditions", a-t-il ajouté, en appelant "toutes les parties à saisir l'occasion" fournie par la nouvelle feuille de route américaine.
Impact psychologique
En Jordanie, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré qu'au moins 1,7 million de personnes, sur les quelque 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacées à plusieurs reprises par les opérations militaires israéliennes en huit mois de guerre.
Il a également déploré l'impact psychologique de la guerre, notamment sur les enfants, et affirmé qu'environ 60% des bâtiments résidentiels et au moins 80% des installations commerciales ont été endommagés par les bombardements israéliens.
Le 7 mai, l'armée a lancé une offensive terrestre sur la ville de Rafah, dans le sud du territoire palestinien, qui a entraîné la fermeture du poste-frontière avec l'Egypte, crucial pour l'entrée de l'aide humanitaire, désormais contrôlée par Israël.
Et "pour plus de 700.000 personnes assiégées dans le secteur nord, le nombre de camions (d'aide) par jour ne dépasse pas 35, alors que c'est leur seule source de nourriture et de médicaments", a déploré mardi le bureau des médias du Hamas.
Également dans le nord, 50 Palestiniens détenus par Israël ont été libérés par l'armée et transférés à l'hôpital Kamal Adwan à Jabalia, selon une source médicale de l'établissement.
"Nos yeux étaient bandés jour et nuit et nos mains et nos jambes étaient menottées (...) Nous ne pouvions pas dormir du tout", a affirmé Mahmoud Al-Zaanin, un des prisonniers. Un autre, Othmane Al-Kafarna, a raconté aux journalistes des actes de "torture" et des "humiliations".
Sur le plan diplomatique, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté lundi par 14 voix et une abstention, celle de la Russie, la résolution américaine soutenant le plan qui vise à établir par étapes un cessez-le-feu permanent à Gaza.
Ce plan prévoit, dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération de certains otages et de prisonniers palestiniens détenus par Israël.