Paris: un salon de l’immobilier israélien vend des biens en Palestine
Paris accueillera dimanche le "87e salon de l’immobilier israélien" aux salons Hoche, où des biens immobiliers construits dans des territoires palestiniens occupés seront mis en vente.
L'entreprise Africa Israel avait provoqué la controverse en 2008, en raison de ses constructions illégales en Cisjordanie. (Others)

Organisé par la société israélienne ICube, ce salon promeut l’acquisition de biens immobiliers en Israël, mais aussi dans des territoires palestiniens occupés, une pratique qui contrevient aux résolutions de l’ONU.

ICube, présente en France depuis 1990, est devenue un acteur central de la promotion de l’immobilier israélien à l’étranger.

Dans ce salon, ICube réunit des promoteurs israéliens tels que Africa Israel, connu pour sa participation active à des projets immobiliers situés dans des colonies illégalement établies sur des terres palestiniennes.

L'entreprise Africa Israel avait retenu l’attention de la presse en 2008, en raison de ses constructions illégales en Cisjordanie.

Selon The Independent, l'ambassade britannique en Israël qui envisageait de s'installer dans la tour Kirya à Tel Aviv, l'un des bâtiments construit par Africa Israel, a annulé son projet lorsque les implications illégales de l’entreprise dans les territoires occupés ont été révélées dans les médias britanniques.

Imane Maarifi: inversion accusatoire et garde à vue

Jeudi matin, Imane Maarifi, une infirmière française qui s’était rendue à Gaza en début d’année pour apporter son secours aux Palestiniens, a été placée en garde à vue après avoir passé un coup de fil aux organisateurs du salon de l’immobilier israélien.

Cette garde à vue fait suite à une plainte déposée par les salons Hoche.

Imane Maarifi explique avoir contacté une seule fois les salons Hoche par téléphone, et de manière courtoise, pour leur rappeler que soutenir des événements promouvant la spoliation de terres palestiniennes va à l’encontre du droit international.

Elle souhaitait savoir si les responsables du lieu étaient informés de la nature de la manifestation qu’ils hébergeaient. Pourtant, cette simple démarche a été retournée contre elle après dépôt de plainte par les salons Hoche pour des “menaces en raison de l’ethnie ou de la religion”, une accusation qu’elle dément catégoriquement.

Heureusement, Imane Maarifi avait enregistré la conversation téléphonique, ce qui a permis de prouver que ses propos ne contenaient aucune menace.

Malgré cela, elle a subi une perquisition et une garde à vue qui ont duré plusieurs heures, avant d’être relâchée en fin de journée.

Contacté également par TRT Français, le salon Hoche s’est précieusement gardé de divulguer la moindre information concernant les entreprises israéliennes présentes à l’événement ainsi que les territoires concernés par la vente immobilière.

Inquiétudes sur l'implication de la France

L’organisation d’un tel salon en France, pays qui a officiellement réaffirmé son opposition à la colonisation israélienne, pose des questions sur la position des autorités françaises.

De nombreuses organisations pro-palestiniennes appellent déjà à des manifestations devant le Salon Hoche pour protester contre ce qu’elles considèrent être une complicité dans la colonisation.

Les militants projettent de se mobiliser largement pour dénoncer ce qu’ils perçoivent comme une tentative d’écouler des propriétés bâties sur des terres volées.

TRT Français et agences