Dans le tableau final du défilé militaire, elle a fait son apparition à la main du cavalier Thibaut Vallette, chef des écuyers du Cadre noir de Saumur et médaillé d'or à Rio en 2016.
La flamme doit parcourir le cœur de la capitale pendant presque 12 heures, jusqu'à l'Hôtel de Ville où elle passera la nuit avant de reprendre son voyage parisien qui s'achèvera lundi soir (20h45), place de la République, avec un concert gratuit.
En deux jours, elle doit parcourir environ 60 kilomètres, portée par quelque 540 relayeurs -200 dimanche, 340 lundi- et encadrée par 1.600 policiers et gendarmes, parmi 18.000 forces de l'ordre mobilisées pour l'événement.
Le relais doit débuter à partir de 13H00, des Champs-Elysées, lancé par le sélectionneur de l'équipe olympique de football Thierry Henry, icône des Bleus champions du monde 1998.
Sur l'avenue, son passage suscitait peu d'intérêt de spectateurs venus, plutôt, pour les avions de la patrouille de France.
"Je ne savais même pas qu'elle passait ici. Je suis plutôt l'évolution de la mise en place du dispositif des Jeux, les gradins, l'impact que ça aura sur nous, et pas la flamme à vrai dire", a ainsi, dit, Manon Skura, étudiante de 22 ans.
- Test grandeur nature -
Un test grandeur nature, à plus d'un titre, avant la cérémonie du 26 juillet qui présentera les mêmes défis : faire vibrer et rassurer sur l'aspect sécuritaire et logistique, dans un cœur de capitale qui s'agace déjà des perturbations de circulation.
Parmi les relayeurs, des inconnus et de nombreuses personnalités, dont la sprinteuse Marie-José Pérec, l'humoriste Jamel Debbouze, le journaliste Gilles Bouleau...
Tous les grands monuments parisiens auront droit à la flamme, à l'exception des sites de compétition (Concorde, Invalides, tour Eiffel), où les préparatifs empêchent son passage.
Si le feu d'artifice sera bien tiré de la tour Eiffel ce dimanche soir, la mairie insiste sur le fait qu'il ne sera visible que de loin ou à la télévision, mais pas du Champ-de-Mars ou du Trocadéro, inaccessibles.
Ce spectacle pyrotechnique, conçu comme une série "d'hommages à la capitale et aux valeurs de l'olympisme", selon la mairie de Paris, sera lancé une fois la flamme arrivée sur le parvis de l'Hôtel de Ville, aux alentours de 23h10, pour clôturer un concert et allumer le chaudron.
La flamme passera la nuit dans les salons dorés de l'Hôtel de ville, où le public préalablement inscrit pourra venir la veiller toute la nuit, de 00h30 à 05h00.
Traversant la Seine, où s'est baignée, samedi, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, elle éclairera ensuite les grands symboles de la rive gauche (Assemblée nationale, Sénat, Panthéon, Sorbonne, Notre-Dame) avant de revenir rive droite (place des Vosges, Bastille, canal Saint-Martin, Louvre, Centre Pompidou). Un défilé annoncé comme grandiose et gai, avec bal populaire, concerts et animations en tous genres.
- Quartiers chic et populaires -
Lundi matin, le relais s'élancera dès 08h15 de la porte de la Chapelle, où s'élève désormais l'Arena, seul équipement construit pour les JO intra-muros, pour un nouveau tour de Paris, cette fois dans les arrondissements extérieurs.
A Montmartre, après le Sacré-Cœur, les danseuses du Moulin Rouge, qui a retrouvé ses ailes tombées en avril, la salueront d'un inévitable French Cancan (09h20).
De l'ouest chic -Arc de Triomphe, Trocadéro, île aux Cygnes- aux quartiers plus populaires de la Butte-aux-Cailles et de Belleville, avec un hommage en chorale à sa plus célèbre figure, Edith Piaf, les organisateurs promettent "deux jours de festivités inoubliables".
De quoi oublier la situation politique du pays, qui a plongé les JO dans une zone d'incertitudes ?
Lancé avec éclat le 8 mai à Marseille, le parcours olympique a, depuis, été éclipsé par les soubresauts politiques, déclenchés par la victoire du Rassemblement national aux Européennes et l'annonce surprise de la dissolution de l’Assemblée nationale.
Des observateurs estiment, au contraire, que les JO peuvent servir d'échappatoire face à l'actualité politique pesante.