Le couvre-feu interdit le transport d’armes ou de tout ce qui peut être utilisé comme arme. Il interdit également le transport d’essence. Les renforts de police et gendarmerie envoyés en Nouvelle-Calédonie sont toujours sur place. Malgré cela, le retour au calme ne se fait pas.
Ce nouveau report est bien le signe d’un retour au calme très lent. Trois mois après le début des émeutes le 13 mai dernier, certaines routes sont toujours bloquées, et trois points chauds demeurent. Ainsi la commune de Mont Dore n’est pas accessible par la route une grande partie du temps, car cet axe traverse Saint-Louis, une zone tenue par les indépendantistes. Une navette maritime permet aux habitants d’aller travailler ou de se faire livrer.
Sur la côte est, Thio est également une commune difficile. Jeudi, un homme a été tué et un autre blessé dans une confrontation avec les gendarmes, venus dégager un barrage.
Depuis le début des émeutes, 11 personnes sont mortes, dont deux gendarmes.
19 août, rentrée scolaire
La semaine prochaine, c’est la rentrée des classes mais on sait déjà que les élèves de la commune de Thio ne retrouveront pas le chemin de l’école. La décision a été prise par la commune après les tensions de jeudi et la mort d’un homme. Selon l’arrêté, les écoles resteront fermées jusqu’à nouvel ordre.
Pour les autres élèves, il faudra que les routes soient dégagées, ce qui n’est pas encore le cas partout. A Poya, dans la province Nord, les forces de l’ordre ont eu du mal à dégager la route communale pour permettre aux élèves de rejoindre leur école. Les internes, notamment, doivent faire leur rentrée dès ce week-end.
Ensuite 19 écoles ayant brûlé pendant les émeutes, certains élèves devront donc être accueillis dans d’autres établissements.
Une économie à genoux
La vie économique fonctionne au ralenti, et l’archipel compte encore les dégâts occasionnés par les émeutes. Selon le gouvernement de Nouvelle-Calédonie, les émeutes ont fait 2,2 milliards de dégâts. 700 entreprises ont été détruites, des bibliothèques, bureaux et autres bâtiments publics ont été incendiés ou pillés. Des milliers de Calédoniens se retrouvent sans travail. 10 000 ont été mis au chômage partiel, les départs sont en forte augmentation.
Les deux secteurs forts de l’économie calédonienne vont mal : les touristes ne sont pas venus ces derniers mois à cause des violences, l’industrie du nickel est en crise et l’une des trois usines d’exploitation du minerai va fermer fin août faute de repreneur, 1200 personnes vont être licenciées.
L'Etat français a instauré un fonds de solidarité pour les entreprises impactées par les émeutes et plus de 1000 demandes ont été déposées. Paris a aussi prêté 100 millions d’euros au gouvernement local qui risquait de ne pas pouvoir payer ses fonctionnaires.