Niger: le régime militaire dément l'expulsion des ambassadeurs d'Allemagne, des USA et du Nigeria
Seul l'ambassadeur de France au Niger a été "déclaré persona non grata", selon la diplomatie nigérienne.
Niger: le régime militaire dément l'expulsion des ambassadeurs d'Allemagne, des USA et du Nigeria (Others)

Les autorités militaires nigériennes ont ordonné à l'ambassadeur de France de quitter le pays, et non aux ambassadeurs d'Allemagne, des États-Unis et du Nigeria, a annoncé le ministère nigérien des Affaires étrangères.

Dans un communiqué publié vendredi en fin de journée, la diplomatie nigérienne a démenti les informations largement diffusées selon lesquelles les ambassadeurs d'Allemagne, des États-Unis et du Nigeria avaient été effectivement expulsés, précisant que "seul l'ambassadeur de France au Niger est déclaré persona non grata".

Vendredi, les autorités militaires nigériennes ont donné 48 heures à l'ambassadeur de France, Sylvain Itte, pour quitter le pays, au motif que celui-ci avait manqué de répondre à une invitation à rencontrer le ministre nigérien des Affaires étrangères.

"Le Niger n'a pas besoin d'une autorisation ou d'une interprétation de la Convention de Vienne de 1961" pour ordonner l'expulsion de l'ambassadeur dans un délai de 24 heures, peut-on lire dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

La diplomatie française a rejeté cette décision, affirmant que les autorités militaires n'étaient pas habilitées à expulser l'ambassadeur, rapportent des médias de l’hexagone.

Le 4 août dernier déjà, la France avait rejeté la légitimité de la décision du CNSP de rompre "les accords de coopération dans le domaine de la sécurité et de la défense" conclus entre la France et le Niger.

Le Quai d’Orsay considérait que "le cadre juridique de sa coopération avec le Niger en matière de défense repose sur des accords conclus avec les autorités nigériennes légitimes" et qu’elles "sont les seules que la France, comme l’ensemble de la communauté internationale, reconnaît".

Le Niger est entré en crise le 26 juillet, lorsque les militaires ont pris le pouvoir à l'initiative du général Abdourahamane Tchiani, ancien commandant de la garde présidentielle, évinçant le président Mohamed Bazoum.

AA