Moscou a réitéré, lundi, son objection à la décision de la Finlande et de la Suède d'adhérer à l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), soulignant que cette décision était une "erreur aux conséquences profondes" d'autant plus qu'elle "va changer le monde".
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a déclaré, par voie de communiqué de presse, que son pays "n'acceptera tout simplement pas l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'OTAN", selon le site Internet de la chaîne "Russia Today".
"Le monde changera radicalement après la décision de la Suède d'adhérer à l'OTAN", a-t-il indiqué, soulignant que l'adhésion de ces deux pays à l'OTAN "serait une erreur aux conséquences considérables".
Jeudi, la Russie s'est engagée à prendre des "mesures militaro-techniques" pour protéger sa sécurité nationale si la Finlande et la Suède rejoignent l'OTAN.
Les Parlements examinent les candidatures
Les Parlements finlandais et suédois se penchent lundi sur les candidatures des deux pays nordiques à l'OTAN, avec de larges majorités assurées dans les deux chambres.
L'Eduskunta, le Parlement finlandais, a entamé lundi matin une session marathon pour examiner la candidature présentée officiellement dimanche par l'exécutif, avant un vote qui interviendra au plus tôt mardi.
Selon les derniers pointages des médias finlandais, au moins 85% des 200 élus vont voter oui à la candidature à l'OTAN.
La Finlande a annoncé dimanche sa candidature "historique" à l'OTAN en conséquence directe de l’offensive russe en Ukraine, avec la Suède en passe de suivre après un feu vert décisif du parti au pouvoir.
"Le seul pays qui menace la sécurité européenne, et mène ouvertement une guerre d'agression, est la Russie", a affirmé la Première ministre finlandaise Sanna Marin en ouvrant les débats.
"Notre environnement de sécurité a fondamentalement changé", a-t-elle dit.
Du fait du grand nombre d'interventions prévues - plus de 150 - le vote ne pourra avoir lieu dès ce lundi, a prévenu le président de la chambre Matti Vanhanen.
Le Parlement suédois se réunit, lui, à partir de 10H30 (08H30 GMT), avec une allocution de la Première ministre sociale-démocrate Magdalena Andersson suivie des chefs des partis parlementaires.
Avec la bascule historique du parti social-démocrate au pouvoir dimanche, six des huit partis au Parlement sont désormais en faveur d'une adhésion, représentant une majorité théorique de 304 députés sur un total de 349.
Mais la Première ministre a dit dimanche qu'elle voulait s'assurer d'un "large soutien" parlementaire, avant l'annonce de la décision officielle du gouvernement suédois.
Moscou a mis en garde à plusieurs reprises les pays frontaliers contre l'adhésion à l'OTAN et a estimé que toute décision à cet égard menacerait sa sécurité et constituerait une expansion illégale de l'OTAN.
Elle a considéré que l'adhésion de la Finlande à l'OTAN constituerait une violation d'un accord conclu avec la Russie en 1992, dont l'une de ses clauses stipule l'obligation de chacun d'eux de ne pas permettre que leurs territoires soient utilisés pour lancer une agression militaire contre l'autre pays.
Le 24 février, la Russie a lancé une offensive militaire en Ukraine, qui a été suivie de fermes réactions internationales et de l'imposition de sanctions économiques et financières "sévères" à Moscou.