Minute de silence mercredi dans tous les hôpitaux de France après le meurtre d'une infirmière
Une minute de silence sera observée mercredi dans tous les hôpitaux, en hommage à une infirmière tuée à l'hôpital de Reims, par un homme souffrant de troubles psychiatriques, une agression au couteau qui a choqué les soignants et la classe politique.
 Une infirmière et une secrétaire médicale blessées à l'arme blanche au CHU de Reims / Photo: AFP (AFP)

"Je demande demain midi, dans tous les hôpitaux, une minute de silence en hommage à Carène", soignante de 37 ans dont l'agression mortelle "est un drame qui nous anéantit tous", a déclaré le ministre de la Santé, François Braun.

Une première minute de silence a été observée mardi au sein de l'hôpital de la soignante, Carène Mezino, décédée malgré "les nombreuses heures de prise en charge au bloc opératoire et en réanimation", a annoncé l'hôpital de Reims où elle travaillait.

Agressée lundi, cette infirmière est morte "en milieu de nuit", a indiqué le procureur de la République de Reims, Matthieu Bourrette, mardi matin, précisant que "les faits reprochés au gardé à vue" avaient été "requalifiés en assassinat".

Une secrétaire médicale a également été blessée lors de cette attaque au couteau par un homme de 59 ans, aux antécédents psychiatriques lourds.

"Curatelle renforcée"

Le ministre de la santé François Braun, qui s'est rendu lundi soir à l'hôpital de Reims, a assuré qu'une réunion serait organisée dans la semaine avec les professionnels du secteur afin de mettre en œuvre "l'ensemble des mesures utiles pour préserver la sécurité et préserver la vie" des soignants.

Cette agression "nous bouleverse tous", a réagi mardi le président de la FHF, Arnaud Robinet, maire de Reims. "S'attaquer à des sentinelles du soin, à l'hôpital comme en ville, c'est s'en prendre à une certaine idée de ce qui fait notre humanité".

Les faits se sont déroulés dans l'unité de médecine du travail destiné au personnel de l’hôpital, qui n’accueille pas de personnes extérieures, mais est situé à coté du service de psychiatrie où était suivi l'agresseur présumé, a affirmé à l'AFP Sandrine Calvy, responsable locale du syndicat CGT-Santé.

L'attaque "a eu lieu dans les vestiaires", a raconté devant l'hôpital Valérie Rozalski, secrétaire générale CGT de l'établissement. "A priori, elle avait taché sa blouse et elle allait se changer. Et elle s’est faite attaquer".

Le mis en cause, rapidement interpellé, "semble avoir agi sans mobile apparent, d'autant qu'il n'avait pas de rendez-vous dans ce service", avait indiqué le procureur de Reims lundi.

Cet homme "semble souffrir de troubles sévères et fait l'objet depuis plusieurs années d'une mesure de curatelle renforcée". L'enquête est confiée au commissariat central de Reims.

L'agresseur présumé avait bénéficié en juin 2022 d'un non-lieu "pour irresponsabilité pénale" après avoir été "mis en examen pour des faits de violences aggravées", avait ajouté le procureur.

Faisant part de sa "grande tristesse", la cheffe du gouvernement Elisabeth Borne a associé ce drame à la mort de trois policiers du Nord dimanche.

Dénonçant "la situation catastrophique de la prise en charge des malades mentaux" dans les établissements psychiatriques, le deuxième syndicat du secteur, Force Ouvrière, a réclamé "des moyens pour l’hôpital" après "cet acte monstrueux".

Si les incivilités sont fréquentes dans les hôpitaux, les agressions graves sur des personnels soignants dans les établissements de santé restent relativement rares, les plus dramatiques ayant lieu dans des établissements psychiatriques.

AFP