Nicolas Salvador est secrétaire de l’association mahoraise ‘Mayotte a soif’. Cette association a alerté le gouvernement français quand en 2022 les ressources en eau se sont taries, du fait de la sécheresse.
Si une usine de dessalement de l’eau existe à Petite-Terre, 80% des ressources en eau proviennent des eaux de surfaces, donc des précipitations. "Le retour à la normale n’est pas prévu avant 2025. Aujourd’hui ça va un peu mieux mais on a une coupure d’eau un jour sur deux", explique Nicolas Salvador.
Le choléra est lié aux conditions sanitaires des Mahorais
Pour le secrétaire de ‘Mayotte a soif’, la crise de l’eau n’est pas responsable de l’épidémie de choléra. L’Agence régionale de santé a insisté sur le fait que les malades identifiés arrivaient des Comores, les îles voisines.
"Les gens qui vivent au nord de l’île où se concentre l'épidémie ont peur car on peut être facilement cas contact, on peut être contaminé si on touche un objet sali ou touché par une personne malade. On se lave tous les mains régulièrement.
Mayotte le département français le plus pauvre
Il y a aussi de la colère car si les contrôles sanitaires étaient mieux faits aux frontières, on aurait pu éviter cette épidémie. Il faut aussi admettre qu’à cause de l’insécurité, pendant 5 semaines, de janvier à février, les habitants ont monté des barrages dans différents points de l’île et que seuls les ambulances pouvaient passer. Du coup, les ordures n’étaient pas ramassées régulièrement. Ça a sans doute joué un rôle.”
Nicolas Salvador a aussi des doutes sur la potabilité de l’eau distribuée par le réseau d’eau. “J’ai bu deux fois de l’eau du robinet et j’ai été malade les deux fois. Maintenant, j’achète des packs d’eau.”
Coupure d'eau un jour sur deux
Le choléra est lié aux conditions sanitaires. 30% des Mahorais n’ont pas l’eau courante, donc pas d’évacuation des eaux usées, dont celles des toilettes. Ajoutez à cela le facteur pauvreté -Mayotte est le département le plus pauvre de France-, et vous avez une situation propice aux maladies.
L’association ‘Mayotte a soif’ se mobilise toujours. Elisabeth Borne avait promis lors d’un déplacement, en décembre 2023, que l’État prenait en charge les factures d’eau jusqu’au retour à la normale. Les paiements par l’Etat ont été stoppés en mars dernier, même si les Mahorais n’ont de l’eau qu’un jour sur deux. “Nous voulons que les autorités assument les factures d’eau. Nous n’avons pas non plus de nouvelles de la seconde usine de dessalement promise par Elisabeth Borne. Elle devait entrer en fonctionnement en 2025, mais nous n’avons aucune information depuis.”