Le chef de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a accusé Israël d'un "massacre massif de Palestiniens" et a appelé à une enquête internationale après une tragique distribution d'aide humanitaire lors de laquelle des tirs israéliens et une bousculade ont fait plus d'une centaine de morts.
"Le président de la Commission de l'Union africaine, S.E. Moussa Faki Mahamat, condamne fermement l'attaque des forces israéliennes, qui a tué et blessé plus de 100 Palestiniens en quête d'une aide humanitaire vitale", a déclaré l'UA dans un communiqué publié samedi sur X.
Le massacre perpétré par l’armée israélienne contre une foule de Palestiniens qui attendaient l'aide humanitaire au sud de la ville de Gaza a suscité un tollé d’indignations, notamment de la part de la Turquie qui l'a dénoncé comme "un nouveau crime contre l'humanité".
Baptisée “massacre de la farine” dans les médias, l’attaque a eu lieu tôt jeudi, lorsque les forces israéliennes ont ouvert le feu sur des civils qui faisaient la queue pour obtenir de l'aide humanitaire dans le secteur du "rond-point al-Nabulsi".
"Le fait qu'Israël, qui a utilisé la famine comme arme de guerre à Gaza, prenne maintenant pour cible des civils innocents qui recherchent une aide vitale, est la preuve de l'intention d'Israël de détruire l'ensemble de la population palestinienne", a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a lui aussi condamné le massacre et appelé à ouvrir une enquête, par l’intermédiaire de son porte-parole, Stéphane Dujarric.
Le mouvement Hamas a accusé Israël de répandre des "tromperies et de fausses informations" au sujet de cette attaque menée par les forces israéliennes contre des Palestiniens qui attendaient l'arrivée de l'aide humanitaire.
"L'armée sioniste répand des mensonges et de fausses informations sur le massacre horrible qu'elle a commis, tentant de légitimer l'assassinat systématique de notre peuple par un récit insignifiant", a dénoncé le Hamas dans un communiqué.
Les opérations militaires israéliennes contre la bande de Gaza ont coûté la vie, depuis le 7 octobre dernier, à 30 320 Palestiniens et en ont blessé 71 533 autres, selon les données des autorités palestiniennes.
La guerre israélienne a poussé 85% de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du pays, dans un contexte de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60% des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.
Israël est accusé de génocide par la Cour internationale de Justice. Une décision provisoire rendue en janvier a ordonné à Tel-Aviv de mettre fin aux actes de génocide et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaz