Martinique: le leader de la mobilisation anti-vie chère en prison
Rodrigue Petitot, leader de la mobilisation contre la vie chère a été reconnu coupable d’intimidations à l’encontre des maires de l’île et condamné, lundi, par le tribunal correctionnel de Fort-de-France à 10 mois de prison.
Le RPPRAC a également organisé des manifestations à Paris pour galvaniser la diaspora antillaise / Photo: AFP (AFP)

Depuis quelques semaines, la tension entre les autorités et le mouvement RPPRAC (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens) monte. Il continue la mobilisation contre la vie chère car il n’a pas signé l’accord conclu entre l’Etat et la grande distribution qui promet une baisse des prix sur environ 6 000 produits. Du côté de la Préfecture, l’affaire est réglée mais pas pour le mouvement contre la vie chère qui veut que la baisse des prix concerne toutes les références de l’alimentaire.

Le mouvement continue donc ses manifestations, devant les supermarchés, les mairies, et interpelle les représentants de l’Etat. C'est ainsi qu’il a décidé une visite inopinée à la résidence du préfet à Fort-de-France qui a irrité les autorités en mi-novembre. Rodrigue Petitot avait alors été accusé de menace contre personne détentrice de l’autorité publique. Il sera jugé pour cela le 21 janvier prochain.

Cette condamnation a entraîné des heurts

Fin novembre, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, Rodrigue Petito a demandé le départ du préfet de Martinique et réclamé que les élus ferment les mairies en guise de soutien. “Démontrez-nous que l’on peut compter sur vous. On va vous attaquer. On va faire un grand nettoyage, de l’extérieur comme de l’intérieur”. Ce sont ces propos qui lui sont reprochés. Pour la procureure, il y a menace et acte d’intimidation.

L’accusé assure qu’il n’y a aucun appel à la violence dans ses propos. Les juges ne l’ont pas vu de cette façon. Rodrigue Petitot est donc condamné à 10 mois de prison ferme, aménageable. Le militant sera convoqué dans les 5 jours devant un juge d’application des peines pour se voir poser un bracelet électronique.

Pour l’un des avocats de Rodrigue Petitot, “c’est un prisonnier politique” et c’est bien comme cela que la condamnation a été perçue par la foule qui attendait à l‘extérieur du tribunal.

Des heurts ont éclaté à l’extérieur du palais de justice de Fort-de-France, entre les gendarmes et les manifestants.

TRT Français et agences