Figure de proue du mouvement contre la vie chère en Martinique, Rodrigue Petitot, à la tête du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), a été interpellé mardi soir à Fort-de-France, a rapporté l’AFP citant une source auprès du parquet.
M. Petitot, dit “le R”, a été placé en garde à vue au commissariat central du chef-lieu de l’île à la suite d’une plainte pour violation de domicile et actes d’intimidation à l’encontre de personnes exerçant une fonction publique, selon la même source.
Rodrigue Petitot voulait rencontrer le ministre des Outre-Mer. Il s’était introduit lundi en compagnie de trois autres personnes dans l’enceinte de la résidence préfectorale dans le quartier huppé de Didier à Fort-de-France.
Le militant voulait obtenir un entretien avec le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, actuellement en visite en Martinique, avant que le préfet de la Martinique, Jean-Christophe Bouvier, ne s’oppose physiquement à son entrée dans la résidence.
Arrivé lundi soir en Martinique pour une visite de quatre jours, le ministre s’est dit “disposé à rencontrer tout le monde” sur l’île, y compris les dirigeants du RPPRAC.
Des rassemblements spontanés
L’interpellation du “R” a conduit à des rassemblements devant le commissariat de Fort-de-France pour réclamer sa libération.
“Nous attendons que le R soit libéré. Je crains ce soir une nouvelle nuit de perturbations qui sera de la responsabilité du préfet et du ministre”, a réagi mardi soir la secrétaire du RPPRAC, Aude Goussard, au micro de la radio locale RCI.
D’après la Régie des Transports de Martinique, un barrage enflammé a été érigé sur l’avenue Maurice Bishop dans le quartier de Sainte-Thérèse où Rodrigue Petitot a affirmé résider. La régie a suspendu les transports publics dans le centre de l’île.
Depuis septembre, la Martinique est touchée par un mouvement contre la vie chère qui a dégénéré avec des émeutes urbaines et des violences, essentiellement nocturnes durant lesquelles, selon des chiffres de la préfecture, plus de 230 véhicules ont été brûlés volontairement et des dizaines de locaux commerciaux ont été incendiés, vandalisés ou pillés.