Douze gendarmes ont été blessés, dont un par balle, après une nuit de violences en Martinique, département français d’outre-mer, où des magasins ont été incendiés et des barricades enflammées.
Sur cette île française des Caraïbes, la tension est montée d'un cran dans la nuit de mercredi à jeudi, rapporte la presse de l’Hexagone, citant une source au sein de l'Etat français.
‘’Douze gendarmes ont été légèrement blessés dont un par balle’’, a indiqué cette source, citée par La Dépêche du Midi, soulignant que ce bilan était provisoire en raison d’’'interventions en cours" pour reprendre le contrôle de ‘’barricades enflammées sur l’île’', notamment à Case-Pilote (côte ouest) et à Schoelcher, une commune mitoyenne de Fort-de-France, le chef-lieu de la Martinique.
‘’Au moins trois magasins ont été incendiés’’ tandis que plusieurs feux sur des parcs automobiles ont été signalés. De fortes détonations se faisaient toujours entendre à Schoelcher, vers 02H00 locales.
Un bâtiment municipal, servant de poste avancé à la brigade territoriale mobile basée dans la commune du Carbet (nord), a en outre été totalement incendié.
Des extraits vidéos de ces émeutes d’une extrême violence circulent sur les réseaux sociaux. Depuis septembre, la Martinique est secouée par un mouvement de contestation contre la vie chère, motif de protestations récurrentes dans les Antilles françaises, qui a dégénéré en émeutes.
Le mouvement de contestation a été lancé par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens, qui exige un alignement sur la métropole des prix des produits alimentaires. Selon une étude de l’Insee publiée en 2022, les prix alimentaires en Martinique étaient 40 % plus élevés que dans la métropole.
Des altercations avaient eu lieu lundi entre forces de l'ordre et militants qui menaient une action de blocage au Lamentin, près de Fort-de-France.
Lire aussi : Nouveaux heurts en Martinique
Depuis, des violences urbaines sont signalées chaque nuit.
Mercredi 9 octobre, une trentaine d’organisations syndicales et politiques ont appelé à une ‘’Martinique île morte’’, c’est-à-dire une ‘’mobilisation générale contre la répression coloniale’’.
Les barrages de l'opération ‘’Martinique île morte’’ ont provoqué de violentes altercations entre manifestants et forces de l'ordre. En tête des revendications des protestataires: leur opposition aux violences exercées par les policiers de la CRS 8 (spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines).
Les Compagnies républicaines de sécurité (CRS) avaient été bannies de l’île après la mort de plusieurs civils dans les émeutes de ‘’décembre noir’’ de 1959.
Quatre tables rondes ont été organisées par les autorités locales depuis le début de la crise, sans pour autant la débloquer. Une cinquième est prévue ce jeudi afin ‘’de présenter le plan d’action’’ des autorités.