Manifestation au Mali pour accélérer le départ de l'armée française
Les Forces vives de Gao ont accordé dimanche un ultimatum de 72 heures aux forces françaises de l'Opération Barkhane -qu'elles qualifient de ''parrain des terroristes au Mali''- pour quitter définitivement la ville.
Manifestation au Mali pour accélérer le départ de l'armée française (Reuters)

Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté dimanche dans une ville du nord du Mali pour accélérer le départ de la force militaire française Barkhane, ont indiqué des organisateurs et des élus locaux.

"Nous donnons à compter de ce jour dimanche 14 août 2022 un ultimatum de 72H pour le départ définitif de Barkhane", ont déclaré des manifestants se présentant comme "les forces vives" de Gao, une ville située dans le nord du pays.

"Considérant la forte implication des forces françaises dans les attaques terroristes dans la région des trois frontières, notamment dans les dernières à Tessit, dans le cercle d'Ansongo, ayant tué 42 militaires maliens, nous, Forces vives de la ville de Gao, nous inclinant sur la mémoire des toutes victimes civiles et militaires de cette situation d’insécurité généralisée, avons décidé d’organiser une série de manifestations contre la présence des forces françaises de Barkhane dans les villes de Gao et d’Ansongo", a déclaré Abdoul Karim Samba, porte-parole des Forces vives de Gao.

Elles dénoncent, en outre, l’attitude de la Force Barkhane qui "apparaît comme le véritable parrain des terroristes au Mali", avant de sommer la MINUSMA ( Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali ) de ne pas "servir de refuge aux éléments de Barkhane au Mali".

Par ailleurs, les Forces vives de Gao demandent "aux autorités maliennes de porter plainte contre les autorités françaises pour complicité dans l'attaque meurtrière de Tessit et toutes autres agressions meurtrières contre les populations et les Forces de défense et de sécurité maliennes", tout en exigeant "des autorités maliennes, la clarification des missions des contingents étrangers composant la MINUSMA, et à défaut leur départ immédiat du Mali".

"La Force française Barkhane, dans sa mission paternaliste et néocolonialiste, mène et tente de mener une campagne de désinformation auprès des organismes internationaux, mais également de mener une campagne d’intoxication et de division entre les organisations et mouvements de la société civile et au sein de toute la population de la région de Gao" a-t-il déclaré.

"Barkhane dégage", "Barkhane parrain et allié des groupes terroristes", "Aucune puissance étrangère ne fera du Mali son butin", brandissaient des manifestants sur des banderoles.

La force française Barkhane se prépare activement à quitter sa dernière base à Gao pour se redéployer au Niger, après son retrait du Mali.

Elle a annoncé poursuivre le démontage du dernier hangar pour hélicoptères sur la plateforme opérationnelle désert (PfOD) de Gao, expliquant que la ré-articulation hors des frontières du Mali se poursuit.

La Force Barkhane a en outre transféré aux Forces armées maliennes ses Bases opérationnelles avancées (BOA) de Ménaka, de Tessalit, de Kidal, de Tombouctou et de Gossi, dans le nord du Mali.

La crise entre Paris et Bamako a atteint son paroxysme lorsque le Mali a décidé fin janvier 2022, d'expulser l'ambassadeur français à Bamako, Joël Meyer, suite à des propos virulents du chef de la diplomatie française à l'égard des autorités maliennes.

AA