Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a appelé officiellement au retour de l’ambassadeur d’Algérie à Madrid, rappelé il y a un mois, par les autorités algériennes.
Dans un entretien, accordé lundi, à la chaîne espagnole Antenna 3, Pedro Sanchez a émis le souhait du retour à son poste de l’ambassadeur d’Algérie.
« Nous espérons pouvoir résoudre ce problème diplomatique dans un court laps de temps. L’Espagne peut entretenir une relation positive et stratégique avec le Maroc et l’Algérie », a-t-il déclaré.
Le soutien affiché de Pedro Sanchez au plan d’autonomie du Sahara Occidental proposé par le Maroc a provoqué la colère d’Alger qui considère cette position comme « un revirement ».
Selon Pedro Sanchez, la coopération entre son pays et l’Algérie ne se limite pas au secteur énergétique, mais s’étend notamment au domaine sécuritaire et au contrôle aux frontières.
« En bref, nous avons une coordination et une collaboration extraordinaires avec le gouvernement algérien », a-t-il indiqué.
Poursuivant, le président du gouvernement espagnol a souligné aussi l’importance de sa relation avec le Maroc. « Le Maroc est le troisième partenaire commercial de l’Espagne en dehors de l’Union européenne. Donc avoir des relations stables et de confiance avec le Maroc est primordial pour l’Espagne », a-t-il indiqué.
Le responsable espagnol a expliqué que sa position sur le Sahara « s’assimile aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et s’aligne sur ce que disent d’autres pays comme la France ou l’Allemagne ».
Cette déclaration a fait réagir l’envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et du Maghreb (un poste créé par le président algérien), Amar Belani. Dans une déclaration à l’agence officielle APS, il a posé des conditions pour le retour de l’ambassadeur d’Algérie à Madrid.
« Le retour de l’ambassadeur d’Algérie à Madrid sera tranché souverainement par les autorités algériennes », a-t-il déclaré, précisant que cette décision sera prise dans le cadre de « clarifications préalables » et « franches » pour reconstruire une « confiance sérieusement abîmée » sur la base de « principes clairs, prévisibles et conformes au droit international ».
Selon lui, « ce qui se passe entre Alger et Madrid n’est pas juste un nuage d’automne qui va se dissiper rapidement ».
« Ceux qui parlent d’une colère passagère de l’Algérie, ils ne sont pas en phase avec la réalité », a-t-il indiqué.
Amar Belani estime, dans ces sens, que Pedro Sanchez « s’est trompé sur les positions des pays qu’il avait cités ». « Les Etats-Unis évoquent ‘’une approche potentielle’’, alors que Paris indique que c’est ‘’une base’’ et que Berlin s’est exprimé sur cette option en la qualifiant de ‘’base possible’’ », a-t-il dit.
Et d’ajouter : « On est bien loin de l’affirmation péremptoire au sujet de l’autonomie qui serait la base la plus sérieuse, réaliste et crédible, ce qui équivaut à la reconnaissance indue de la marocanité du Sahara occidental, un territoire non autonome dont le statut final reste à déterminer et qui est éligible à l’autodétermination conformément à la légalité internationale ».