Les formations constituant l'alliance de gauche Nouvelle union populaire (Nupes) "vont demander une commission d'enquête" parlementaire, a confirmé le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, sur la chaîne LCI.
"Voilà un ministre qui (...) a en douce, en cachette, bâti un deal avec l'entreprise dont tout le monde sait qu'elle a été celle du moins disant social, qui a été le cheval de Troie de la destruction d'une partie de notre code du travail", a-t-il critiqué.
Dans le cadre des "Uber Files", enquête reposant sur des milliers de documents internes à Uber, le quotidien français Le Monde a conclu à l'existence d'un "deal" secret entre Uber et Emmanuel Macron quand il était ministre de l'Économie, au milieu des années 2010.
L'ex-candidat écologiste à la présidentielle, Yannick Jadot, a lui défendu dans le journal Libération, l'urgence absolue d'une "grande loi de séparation des lobbys et de l'État".
Ces révélations "me choquent mais elles ne me surprennent pas. On sait combien le quinquennat précédent a été gangrené par les lobbys. Emmanuel Macron a gouverné avec et pour eux", a-t-il dénoncé.
"Emmanuel Macron a favorisé les entreprises privées américaines (...), il est le point d'entrée d'intérêts privés en France, il ne défend pas les intérêts français", a accusé de son côté le président du parti d'extrême droite Rassemblement national, Jordan Bardella, sur franceinfo.
"Nous allons réclamer une mission d'information, parce que c'est notre rôle d'opposant que de contrôler l'action du gouvernement", a-t-il ajouté.
Quant au secrétaire général du parti conservateur Les Républicains, Aurélien Pradié, il a parlé d'"une affaire grave. On ne peut pas se comporter comme un banquier d'affaires lorsqu'on est ministre de la République. Y a-t-il eu des contreparties?".
Pour le savoir, "il faut non seulement une commission d'enquête parlementaire mais aussi que la justice soit saisie", a-t-il ajouté.
En réplique, le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, a assuré sur BFMTV/RMC qu'il ne "voit même pas le sujet". "Comme d'habitude on a des oppositions qui font une tonne de mousse avec un gramme de savon", a-t-il ironisé.
"On parle d'un ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, qui, je le rappelle, disait partout qu'il était favorable à la libération de l'économie, à l'arrivée de nouveaux acteurs pour casser un certain nombre de monopoles mais aussi pour améliorer le pouvoir d'achat, l'emploi, la croissance et le service rendu aux Français", a-t-il souligné.
"Tout cela est ridicule", a abondé sur Sud Radio le ministre du Travail, Olivier Dussopt : "le ministre de l'Économie de l'époque faisait son travail (...) L'opposition cherche le scandale là où il n'y en a pas".