L’ONU se désole du sort de 110.000 réfugiés à Rafah fuyant vers l’inconnu
Une invasion tous azimuts par l’armée israélienne du dernier refuge des déplacés de la guerre à Gaza risque d’être déclenchée à tout moment.
ONU: 110.000 personnes ont déjà fui Rafah menacée par l'armée israélienne / Photo: AA (AA)

Quelque 110.000 personnes ont désormais fui la ville de Rafah -menacée d'un assaut à grande échelle par l'armée israélienne- vers des zones qu'elles jugent moins dangereuses sur l'étroit territoire palestinien, ont indiqué des responsables de l'ONU vendredi.

"Quelque 30.000 personnes fuient la ville chaque jour", a indiqué le responsable du bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) pour Gaza, Georgios Petropoulos, précisant que "la plupart de ces gens ont déjà dû se déplacer à 5 ou 6 reprises" depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

L'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa) a également affirmé, ce jeudi, qu'Israël avait déplacé de force environ 80 000 Palestiniens de la ville de Rafah, en 72 heures seulement.

Dans un message posté sur le réseau social X, l’Unrwa a indiqué que les Palestiniens de la bande de Gaza ‘’endurent un autre déplacement forcé’’, en raison de la guerre israélienne qui sévit dans l’enclave palestinienne depuis sept mois.

L’agence onusienne a déploré que ‘’le prix que paient ces familles est insupportable’’, précisant qu’’’aucun endroit n'est sûr’’ dans la bande de Gaza.

L’armée israélienne a déployé mardi des chars dans Rafah et pris le contrôle de la partie palestinienne du passage frontalier avec l’Egypte, dans le sud de la bande de Gaza, ce qui a conduit à sa fermeture dans les deux sens. C’est aussi le point d'entrée principal de l'aide humanitaire pour Gaza. La veille, les forces israéliennes avaient sommé 100 000 Palestiniens d’évacuer l’est de Rafah vers Al Mawasi, une ‘’zone humanitaire’' située entre l'ouest de Rafah et Khan Younès.

La fermeture du point de passage de Rafah a exacerbé les souffrances d 'environ 2,4 millions de Palestiniens à Gaza, dont deux millions de personnes déplacées, surtout que les stocks alimentaires dans l’enclave palestinienne ne couvrent, selon l’Onu, qu’une période allant de 24 heures à quatre jours.

Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une guerre intense dans la bande de Gaza qui a fait des 113 000 victimes civiles, (entre morts et blessés), en majorité des enfants et des femmes, et près de 10 000 personnes portées disparues, selon des données palestiniennes et de l'Onu.

Le nord de Gaza, durement touché, est désormais plongé dans une “famine totale” en raison de sévères restrictions israéliennes sur les livraisons de nourriture vers le territoire palestinien, avait déploré la semaine dernière Cindy Mc Cain, la directrice américaine du Programme alimentaire mondial des Nations Unies,

Le conflit a également provoqué une catastrophe humanitaire sans précédent et une destruction massive des infrastructures, qui ont valu à Tel-Aviv de comparaître devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour ‘’génocide’’.​​​​​​​​​​​​​​

TRT Français et agences