Les investisseurs étrangers se détournent d'Israël
L’offensive militaire israélienne à Gaza fait fuir les investisseurs étrangers. En huit mois, les investissements directs étrangers se sont effondrés de plus de 50%.
Mallanox, un fleuron de la high tech israélienne en butte au désengagement des investisseurs étrangers. / Photo : Reuters (Reuters)

L'économie israélienne subit déjà les effets conjugués de l’offensive militaire à Gaza et l'instabilité à la frontière avec le Liban.

Les investissements directs à l’étranger (IDE) ont accusé une chute brutale de 55,8% au premier trimestre de cette année.

Les IDE dépassent de peu le milliard de dollars depuis le début de l'année, contre une moyenne trimestrielle de 4,8 milliards de dollars enregistrée durant les quatre dernières années.

Cette tendance baissière avait déjà été amorcée dès le 7 octobre 2023, date de l’incursion du Hamas en Israël. Les investissements directs étrangers (IDE) avaient déjà subi un recul de 50%, selon les données officielles du bureau israélien des statistiques rendues publiques, mardi.

“Cette régression est d'autant plus inquiétante qu'elle porte sur des opérations d'implantations durables d'entreprises étrangères sous forme par exemple de création de filiales et de rachats de sociétés en Israël“, souligne un responsable du ministère des Finances interrogé par le journal français Les Echos. Selon lui, ces investissements “permettent de mobiliser des capitaux, mais aussi d'offrir l'accès à de nouvelles technologies, ce qui favorise l'innovation et la productivité ainsi que les méthodes de gestion “.

Une situation d’autant plus inquiétante qu’elle touche à 80% la High tech, le cœur de l'économie israélienne.

Le désengagement des investisseurs étrangers a déjà contaminé des entrepreneurs israéliens. Ces derniers se détournent de plus en plus de leur pays pour les Etats-Unis.

Le montant de leurs investissements directs à l'étranger a bondi d'un quart au premier trimestre de cette année. On l’estime à 3,6 milliards de dollars, soit plus du triple par rapport aux opérations de ce genre menées par des étrangers en Israël.

D’aucuns mettent déjà à l’index la politique du Premier ministre Netanyahu et de son ministre des Finances, Bezalel Smotrich, chef d'un parti ultranationaliste. Ces derniers s’obstinent à financer une guerre ruineuse à Gaza. Le coût de cette opération pourrait atteindre quelque 67 milliards de dollars d'ici 2025, selon des projections de la Banque d'Israël.


TRT Français et agences