Le président français Emmanuel Macron a affirmé jeudi à Libreville que l'ère de la "Françafrique" était "révolue" et que la France était désormais un "interlocuteur neutre" sur le continent.
"Cet âge de la Françafrique est bien révolu et j'ai parfois le sentiment que les mentalités n'évoluent pas au même rythme que nous quand je lis, j'entends, je vois qu'on prête encore à la France des intentions qu'elle n'a pas, quelle n'a plus", a-t-il dit devant la communauté française au Gabon.
"On semble encore aussi attendre d'elle des positionnements qu'elle se refuse à prendre et je l'assume totalement. Au Gabon comme ailleurs, la France est un interlocuteur neutre qui parle à tout le monde et dont le rôle n’est pas d'interférer dans des échanges politique intérieure", a-t-il martelé.
L'opposition gabonaise a accusé ces derniers jours le président français d'"adouber" le président Ali Bongo en effectuant cette visite à Libreville en pleine année électorale au Gabon.
"Je ne suis venu investir personne. Je ne suis venu témoigner que mon amitié et ma considération à un pays et un peuple frère", a insisté Emmanuel Macron.
Le chef de l'Etat avait déjà esquissé lundi dans un discours à Paris la fin du "pré carré" français en Afrique de l'ouest et appelé à de nouveaux partenariats sur le continent, loin des liens opaques et du soutien aux dirigeants en place hérités de la période coloniale et inhérents à la "Françafrique".
Prenant exemple sur le sommet pour la préservation des forêts tropicales, co-organisé par la France et le Gabon mercredi et jeudi à Libreville, M. Macron a répété sa volonté de "bâtir un partenariat équilibré" et de "porter des causes communes" avec les pays du continent, que ce soit sur le climat, la biodiversité ou les enjeux économiques et industriels du 21e siècle.
Il a par ailleurs assuré que la réorganisation du dispositif militaire français en Afrique esquissée lundi ne constituait "ni un retrait, ni un désengagement".
"Il ne s'agit en l'espèce ni d'un retrait ni d'un désengagement mais d'adapter un dispositif", en redéfinissant les "besoins" des pays partenaires et en offrant "plus de coopération et de formation", a-t-il dit devant la communauté française.