Législatives en France: la "grande coalition" toujours en débat à 3 jours du second tour
Entre consignes de vote discordantes et désistements, la scène politique est confuse.
L'acteur français Swann Arlaud s'adressant à un rassemblement pour la création d'un "front démocratique" contre l'extrême droite, place de la République à Paris, le 3 juillet 2024. / Photo: AFP (AFP)

A trois jours du second tour des élections, la question d'une éventuelle "grande coalition" face au Rassemblement national (RN) continue de faire débat au sein du camp présidentiel Ensemble pour la République et de l'Alliance de gauche du Nouveau Front populaire (NFP).

Le nombre de "triangulaires" au second tour des élections législatives en France, dimanche, se limitera à 89 après le désistement de plus de 200 candidats du NFP et du camp présidentiel qualifiés lors du premier tour.

Les candidats qui se sont retirés espèrent faire barrage au parti d'extrême droite et l'empêcher d'obtenir la majorité absolue (289 sièges sur 577).

Selon un sondage Toluna Harris Interactive réalisé pour Challenge, M6 et RTL, cette stratégie pourrait s'avérer payante, le RN et ses alliés étant crédités de 190 et 220 sièges, le NFP de 159 à 183 sièges, le camp présidentiel de 110 à 153 sièges et les Républicains de 30 à 50 sièges.

L'actualité politique est également dominée, ce jeudi matin, par les réactions après l'agression la veille de la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, durant une opération de collage.

Une candidate du RN en Savoie, Marie Dauchy, a, elle aussi, affirmé avoir été "violemment agressée" mercredi par un commerçant sur un marché.

Darmanin rejette les consignes de vote

Interrogé sur les propos du Premier ministre Gabriel Attal qui a appelé à voter pour les candidats LFI les moins radicaux pour faire barrage au RN, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a exclu cette hypothèse à titre personnel.

"Les consignes de vote, c'est à proscrire. Les Français sont des grandes personnes qui n'ont pas besoin qu'on leur tienne la main jusqu'à l'isoloir", a-t-il dit sur France 2.

"Je suis d'accord pour faire barrage au RN, pas pour voter pour LFI ou gouverner avec l'extrême gauche. Je suis un homme de droite", a poursuivi Gérald Darmanin, tout en disant respecter la position de Gabriel Attal qui, issu de la gauche, a une "sensibilité différente".

Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs dénoncé les violences contre les candidats qui émaillent la campagne et indiqué que 30.000 policiers et gendarmes seraient mobilisés dimanche soir, dont 5.000 à Paris, afin que l'ultra droite et l'ultra gauche ne profitent pas des résultats (du second tour) pour créer du désordre".

Les communistes appellent à l’apaisement !

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, a appelé sur France 2 à "l'apaisement et de la sérénité".

"Voilà où mène la brutalisation de la vie politique. On va avoir des jours difficiles dans les semaines qui viennent (...) Retrouvons de l'apaisement et de la sérénité, débattons projet contre projet, sans excès et sans caricature".

La ministre du Travail Catherine Vautrin a apporté son soutien sur RMC à la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot : "On ne peut pas accepter cette violence. Chacun des chefs de parti doit appeler au calme. On savait que cette violence était verbale, elle devient maintenant physique. Cela ne fera pas avancer la démocratie, c'est une menace contre elle".

Reuters