Le général Brice Oligui Nguema, le président de transition au Gabon, s’est rendu mercredi à Malabo en Guinée Equatoriale pour sa toute première visite à l’etranger. Il était accompagné de cinq ministres, des membres de son cabinet et de la présidente du Sénat.
Rien n’a filtré du tête-à-tête d’une heure avec son hôte, le président Obiang Nguema qui assure l'intérim de la CEEAC (Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale) à la place d’Ali Bongo Ondimba.
Lors d’une brève déclaration à l’issue de cette visite, le général Olingui Nguema a dit avoir écouté les conseils du doyen Obiang Nguema pour bien diriger la transition gabonaise.
On se rappelle que le 5 septembre dernier, à la frontière entre le Gabon et la Guinée Equatoriale, Mike Jocktane et Therence Gnembou, opposants gabonais et membres de la plateforme Alternance 2023, avaient été arrêtés. Ils tentaient de rallier la Guinée équatoriale avec une correspondance attribuée à l’opposant Albert Ondo Ossa et destinée au Vice-président chargé de la Défense et de la sûreté de l'État, Teodoro Obiang Nguema Mangue. Les deux opposants sont toujours incarcérés à la prison d’Oyem dans le nord du Gabon.
La visite du président de la transition gabonaise coïncidait avec la première nuit de prison de Noureddin Bongo Valentin, fils de l’ancien président gabonais Ali Bongo, arrêté mardi 19 septembre et incarcéré dans la prison centrale de Libreville.
L'ancien directeur de cabinet d'Ali Bongo, Ian Ghislain Ngoulou, le directeur de cabinet adjoint de l'ancien président déchu Mohamed Ali Saliou et son frère Abdoul Océni, Jessye Ella Ekogha, ancien porte-parole de la présidence, Steeve Nzegho Dieko qui était secrétaire général du PDG, ou encore Cyriaque Mvourandjami, directeur de cabinet politique d'Ali Bongo, figuraient parmi les autres personnalités incarcérées.
La plupart des prévenus sont poursuivis pour "haute trahison contre les institutions", "détournement de fonds publics", malversations financières internationales en bande organisée", "faux et usage de faux", "falsification de la signature du président », « corruption active" ou encore "trafic de stupéfiants".
La situation politique du Gabon est suivie de près par le Commonwealth qui lors du 63 e congrès de son Groupe d’action ministériel a partiellement suspendu le Gabon de ses instances en attendant le retour à l'ordre constitutionnel…
Sur le plan socio-économique, les employés de la zone d’investissement spéciale de Nkok ont menacé d’entrer en grève. Ils protestent contre leurs conditions de travail dans cette zone qui était vantée par Ali Bongo comme l’une des ses principales réussites économiques. Outre les bas salaires et le dépassement des horaires de travail, les employés revendiquent leur affiliation à la sécurité sociale. Les autorités de transition ont promis de trouver des solutions aux préoccupations des travailleurs. Des concertations se multiplient avec les investisseurs et les travailleurs de cette zone économique spéciale.
La zone économique de Nkok, dominée par les activités de transformation de bois, représente 40 % des exportations du Gabon.