De nouvelles frappes ont visé lundi matin la banlieue sud de Beyrouth, après un ordre d'évacuation de l'armée israélienne, selon des images de l'AFPTV.
Des colonnes de fumée s'élevaient de deux secteurs visés, et l'Agence nationale d'information (ANI) a fait état de "deux frappes successives".
Le porte-parole arabophone de l'armée israélienne Avichay Adraee avait prévenu sur la plateforme X que “des sites du Hezbollah” allaient être visés.
Les attaques contre des journalistes, “un crime de guerre”
L’organisation de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch, a déclaré que le raid lancé par Israël le mois dernier contre des équipes de presse à Hasbaya, dans le sud du Liban, était probablement une attaque délibérée et constituait clairement un crime de guerre.
Cela fait suite à une enquête publiée par le journal britannique The Guardian qui a révélé qu'Israël avait utilisé des munitions américaines pour cibler et tuer trois journalistes dans le sud du Liban lors d'une attaque contre eux le 25 octobre.
350 roquettes lancées par le Hezbollah
Le Hezbollah a déclaré, dimanche, avoir lancé 350 roquettes sur Israël, visant notamment la base navale d’Ashdod, dans le sud d’Israël, l’une de ses cibles les plus importantes jusqu’à présent, ainsi que des sites militaires dans la région centrale de Tel Aviv.
Une énorme explosion a été entendue dans le centre d'Israël. Le Hezbollah a promis que chaque frappe visant Beyrouth sera confrontée par une autre sur Tel Aviv.
L'armée israélienne, qui au départ n'a pas commenté ces affirmations, a fini par admettre que plus de 250 roquettes ont été tirées par le Hezbollah, soulignant que des sirènes de raid aérien avaient retenti dans plusieurs zones, notamment dans la banlieue de Tel Aviv.
Des images de l’AFP de la région de Petah Tikva, près de Tel Aviv, montrent plusieurs voitures endommagées et incendiées, ainsi qu'une maison criblée d'éclats d'obus. Dans la ville voisine de Rinatya, plusieurs maisons ont également été endommagées.
Les services médicaux israéliens ont signalé qu'au moins 11 personnes avaient été blessées, dont une se trouvant dans un état grave, après un important barrage de roquettes et de drones lancé par le Hezbollah au cours de la journée.
La vague de projectiles fait suite à quatre frappes israéliennes dans le centre de Beyrouth la semaine dernière, dont une a tué le porte-parole du Hezbollah, Mohammed Afif.
Les frappes israéliennes ont également visé la banlieue sud de la ville de manière quasi quotidienne au cours des deux dernières semaines, mais ont été brièvement interrompues lors de la visite de l'envoyé américain Hochstein.
Israël frappe le quartier général du Hezbollah
Israël a pour sa part revendiqué de multiples attaques contre le “quartier général militaire” du Hezbollah, dans le quartier de Dahiyeh à Beyrouth.
Dans un post sur X, l’armée a déclaré que parmi les cibles touchées figuraient le quartier général des renseignements du Hezbollah et son unité de missiles.
Plus tôt, une frappe israélienne sur un centre militaire a tué un soldat libanais et en a blessé 18 autres dans le sud-ouest, entre Tyr et Naqoura, a indiqué l'armée libanaise.
Les attaques de l’armée israélienne ont tué plus de 40 soldats libanais depuis le début de la guerre entre Israël et le Hezbollah, même si l’armée libanaise est restée à l’écart.
Les violents échanges de tirs ont eu lieu malgré un appel immédiat au cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah lancé par le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, lors d'une visite au Liban dimanche.
Des frappes israéliennes meurtrières ont également frappé le cœur de Beyrouth au cours de la semaine dernière. Selon le ministère de la Santé, une vague d’attaques israéliennes a tué 84 personnes samedi.
Le Liban a annoncé que les cours en présentiel dans la région de la capitale seraient suspendus lundi pour des raisons de sécurité.
Le conflit a fait au moins 3.754 morts au Liban depuis octobre 2023, la plupart depuis septembre, selon le ministère de la Santé. .
Borrell appelle à un cessez-le-feu immédiat
Dans la capitale libanaise, Borrell s'est entretenu avec le président du Parlement Nabih Berri, qui a dirigé les efforts de médiation au nom de son allié le Hezbollah.
"Nous ne voyons qu'une seule voie possible : un cessez-le-feu immédiat et la pleine mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies", a déclaré Borrell.
"Le Liban est au bord de l'effondrement", a-t-il prévenu.
En vertu de la résolution 1701, qui a mis fin à la dernière guerre entre le Hezbollah et Israël en 2006, les troupes libanaises et les soldats de maintien de la paix de l’ONU devraient être les seules forces armées présentes dans la zone frontalière sud.
La résolution appelle également Israël à retirer ses troupes du Liban et réitère ses appels antérieurs au “désarmement de tous les groupes armés au Liban”.