Le Hezbollah annonce avoir ciblé le QG du Mossad avec un missile balistique
Le groupe libanais affirme que le site de l’agence de renseignements israélienne est responsable des dernières explosions en série de bipeurs et de talkies-walkies au Liban.
Le Hezbollah dit avoir visé le quartier général du Mossad, dans la banlieue de Tel-Aviv, par un missile balistique. / Photo: AFP (AFP)

Pour la première fois depuis le début du conflit, le Hezbollah libanais a revendiqué mercredi matin un tir de missile sur la ville israélienne de Tel-Aviv.

Le groupe libanais dit avoir visé avec un missile balistique le quartier général du Mossad (service de renseignement israélien), dans la banlieue de Tel-Aviv.

La riposte du Hezbollah intervient au 3e jour de l’attaque israélienne “la plus violente, la plus étendue et la plus intensive” contre le Liban depuis le début des affrontements avec le parti libanais il y a environ un an.

Dans un communiqué diffusé sur Telegram, le Hezbollah dit avoir visé “ce mercredi à 6h30 (3h30 GMT) le quartier général du Mossad, dans la banlieue de Tel-Aviv, avec un missile balistique de type Qader-1”.

Il souligne que le QG du Mossad est l'infrastructure “responsable de l'assassinat de ses commandants” et de “l'explosion des bipeurs et talkie-walkies au Liban” il y a quelques jours.

Le Hezbollah a précisé que cette attaque intervient ‘’en soutien à notre peuple palestinien dans la bande de Gaza, à sa résistance courageuse, et pour défendre le Liban et son peuple’’.

Ces derniers jours, Tel Aviv a revendiqué l’élimination de hauts commandants du Hezbollah, dont Ibrahim Mohammad Kobeissy et Ibrahim Aqil.

La semaine dernière, une vague d'explosions d'appareils de transmission du Hezbollah, imputée à Israël, a fait des dizaines de morts et des milliers blessés, exacerbant les craintes d’un embrasement régional.

Le gouvernement libanais et le Hezbollah avaient accusé Israël d'être responsable de ces explosions. Le parti de Hassan Nasrallah avait menacé qu’Israël ‘’recevra assurément le juste châtiment pour cette agression criminelle’’.

Sans confirmer ni infirmer l’annonce du Hezbollah, l'armée israélienne a déclaré plus tôt ce matin qu’un tir de missile depuis le Liban a visé la région du Grand Tel-Aviv pour la première fois depuis le début des affrontements avec le Hezbollah le 8 octobre 2023.

La radio de l’armée israélienne a rapporté qu’’’un missile a été tiré depuis le Liban sur les régions de Gush Dan (Grand Tel Aviv) et de Sharon, dans le centre d'Israël, et qu’il a été intercepté”.

La même source a ajouté que ‘’pour la première fois depuis le début de la guerre, Gush Dan a été exposé à un tir de missile depuis le Liban’’, soulignant que les sirènes d’alerte ont retenti avant l'interception du missile, tandis que le porte-parole de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a déclaré, sur X, que les défenses aériennes avaient intercepté un missile sol-sol tiré depuis le Liban, provoquant l'activation des sirènes dans les régions du Grand Tel-Aviv et de Sharon.

De son côté, le service de secours israélien (Magen David Adom) a indiqué sur X , n'avoir reçu aucun signalement de blessés après l’activation des sirènes d'alerte anti-aérienne dans les régions de Tel-Aviv et de Sharon ce matin.

Le quotidien Israel Hayom a rapporté - citant l’armée israélienne - qu’il n'y avait “aucun changement” dans les directives du front intérieur après le tir de missile depuis le Liban.

En ciblant la région du Grand Tel-Aviv, le Hezbollah a étendu la portée de ses attaques contre Israël à plus de 100 km.

Avant ce tir de missile sur la banlieue de Tel-Aviv, la portée des roquettes du Hezbollah utilisées dans ses attaques contre des cibles israéliennes a atteint les villes de Safed, Acre et Haïfa, situées à une distance de 20 à 60 km de la frontière libanaise.

Mardi, le ministre de la santé libanais, Firas Abiad, a fait savoir que les frappes israéliennes au Liban ont fait 558 morts – dont 94 femmes et 50 enfants – et 1 835 blessés. Il s’agit du plus lourd bilan - toujours provisoire - en près d’un an.

Les factions libanaises et palestiniennes au Liban, notamment le Hezbollah, se livrent depuis le 8 octobre à des échanges quotidiens de tirs d'obus avec l'armée israélienne, de part et d'autre de la ‘’Ligne bleue’’ séparant les deux pays, ce qui a fait des centaines de morts et de blessés, pour la plupart du côté libanais.

Ces factions exigent la fin de la guerre qu'Israël mène, avec le soutien de Washington, contre la bande Gaza depuis le 7 octobre ; guerre qui a fait plus de 137 000 victimes palestiniennes (morts et blessés), pour la plupart des femmes et des enfants, ainsi que plus de 10 000 disparus, dans un contexte de destruction massive et de famine meurtrière.​​​​​​​

Agences