Le Hamas accuse Netanyahu de bloquer le cessez-le-feu à Gaza et l'échange de prisonniers
Le groupe de résistance palestinien affirme qu'il n'est plus nécessaire de proposer de nouvelles initiatives pour parvenir à un accord et exhorte la communauté internationale à faire pression sur le Premier ministre israélien.
L'intransigeance de Netanyahu bloque les efforts pour mettre fin au conflit à Gaza et organiser un échange de prisonniers. / Photo: Reuters (Reuters)
Mercredi soir, le Hamas a indiqué que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu fait obstacle aux efforts pour instaurer un cessez-le-feu à Gaza et faciliter un échange de prisonniers, en insistant sur le maintien du contrôle du Corridor de Philadelphie, une bande de terre le long de la frontière de Gaza avec l'Égypte.
Le groupe de résistance palestinien a souligné qu'aucune nouvelle proposition n'est nécessaire pour parvenir à un accord.
Il a, de ce fait, appelé la communauté internationale à exercer des pressions sur Netanyahu et son gouvernement afin qu'ils respectent les engagements déjà pris lors des négociations antérieures.
Lors de conférences de presse plus tôt dans la semaine, Netanyahu a réaffirmé sa position selon laquelle les forces israéliennes ne se retireraient pas du Corridor de Philadelphie, invoquant des incidents passés où des armes auraient été acheminées clandestinement au Hamas par cette voie.
La présence continue d'Israël dans le corridor constitue un obstacle majeur à la conclusion d'un accord avec le Hamas, étant donné que ce dernier et l'Égypte s'y opposent fermement.
Cette situation bloque les efforts pour mettre fin au conflit à Gaza et organiser un échange de prisonniers.
En réponse aux déclarations de Netanyahu, le Hamas a affirmé que la décision du dirigeant israélien de maintenir les troupes dans le corridor est une tentative délibérée de saboter tout progrès vers un cessez-le-feu et un échange de prisonniers.
Hamas a également rejeté la nécessité de nouvelles propositions, faisant référence à des rapports indiquant que les États-Unis préparent une nouvelle initiative pour un échange de prisonniers et un cessez-le-feu.
Le groupe a insisté sur le fait que la priorité immédiate est de faire pression sur Netanyahu et son gouvernement pour qu'ils respectent les accords déjà conclus lors des discussions précédentes.
Le groupe a, ainsi, mis en garde contre les tactiques de Netanyahu, qu'il a accusé d'utiliser pour prolonger l'agression en cours contre le peuple palestinien. Depuis plusieurs mois, l'Égypte, le Qatar et les États-Unis mènent des pourparlers indirects entre Israël et le Hamas, mais ces efforts n'ont pas encore abouti.

Et ce, principalement en raison du refus d'Israël de répondre aux demandes du Hamas de mettre fin au conflit, de retirer les forces israéliennes de Gaza et de permettre le retour des Palestiniens déplacés vers le nord de Gaza.

Bombardements à Gaza

Une frappe nocturne israélienne a tué quatre personnes abritées dans des tentes près de l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa, à Deir al-Balah (centre).

Plus au sud, dans la zone d'Al-Mawasi, un missile a fait un mort et plusieurs blessés, a rapporté le Croissant-Rouge palestinien.

D'après un rapport d'Amnesty international, sur une bande large de 1 à 1,8 km le long de la frontière de l'enclave palestinienne avec Israël, plus de 90% des bâtiments semblent avoir été "détruits ou gravement endommagés" par l'armée israélienne afin d'y créer une zone tampon.

L'ONG de défense des droits humains appelle à une enquête internationale pour "crimes de guerre", dénonçant "une campagne de destruction injustifiée".

"Malgré les mauvaises conditions" à Gaza, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé mercredi avoir pu administrer une première dose de vaccination anti-polio à quelque 187.000 enfants dans le centre du territoire.

Après la découverte du premier cas de polio à Gaza en 25 ans, une campagne à grande échelle a débuté dimanche, après de premières vaccinations samedi, à la faveur de "pauses humanitaires" dans les combats.

L'OMS doit commencer jeudi à vacciner dans le sud du territoire, où elle estime devoir toucher 340.000 enfants en quatre jours. Entre le 9 et le 11 septembre, l'organisation passera dans le nord de Gaza.

Plus de 40 800 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, le 7 octobre de l'année dernière, et près de 94 400 autres ont été blessés, selon les autorités sanitaires locales.

Le blocus en cours de l'enclave a entraîné de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments, laissant une grande partie de la région en ruines. Israël fait également face à des accusations de génocide pour ses actions à Gaza devant la Cour internationale de Justice.

Raid en Cisjordanie

A Tubas, dans le nord de la Cisjordanie occupée où l'armée israélienne poursuit jeudi son offensive lancé le 28 août, cinq hommes âgés de 21 à 30 ans ont été tués et deux autres personnes blessées par l’armée israélienne "lors d'une attaque contre une voiture", a affirmé le Croissant-Rouge palestinien dans un communiqué.

Les forces israéliennes ont pris d'assaut le camp de réfugiés de Faraa, dans le gouvernorat de Tubas, et des explosions y ont été entendues, ont indiqué des témoins.

Le Croissant-Rouge affirme que l'armée israélienne leur a confié le corps d'un adolescent de 17 ans à l'entrée du camp de Faraa, après avoir été empêchée par elle de le soigner, dit l'organisation.

Au moins 35 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie depuis le début de l’offensive, d'après le ministère palestinien de la Santé.


TRT Français et agences