L'Assemblée générale des Nations Unies a adopté récemment, à une écrasante majorité, le projet de résolution intitulé “ Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé sur ses ressources naturelles “, a annoncé triomphalement l’agence de presse palestinienne WAFA.
“Le projet de résolution affirmait les droits inaliénables du peuple palestinien sur ses ressources naturelles, et appelait Israël à cesser d’exploiter ces ressources. Il affirmait également le droit du peuple palestinien d’exiger une compensation pour l’exploitation de ces ressources par Israël”, précise l’agence de presse palestinienne.
Une décision qui remet sur le devant de la scène la question des richesses naturelles de la bande de Gaza La manne gazière de gaza peut, en effet, être envisagée comme l’un des moteurs des cycles de violence répétitifs qui font le malheur de l’enclave encerclée.
La manne gazière de Gaza
Les gisements gaziers de Gaza (Gaza marine) ont été découverts en 1999 dans les eaux territoriales palestiniennes par la compagnie British Gas Group.
La première découverte, située à environ 36 km du littoral, a été baptisée Gaza Marine 1 et contient 33 milliards de mètres cubes de gaz naturel selon les estimations.
Le second gisement, situé dans le secteur de la frontière maritime entre Gaza et Israël, a été nommé Gaza Marine 2 et renferme 3 milliards de mètres cubes supplémentaires.
En novembre 1999, un contrat de 25 ans portant sur la prospection et le développement de gisements gaziers a été signé entre British Gas Group (BG Group), la CCC (l’entreprise palestinienne Consolidated Construction Company) et le PIF (Fonds d’Investissement palestinien).
BG Group s’est retiré du projet en 2016 et l’a confié à Shell, qui s’est également retiré du contrat en 2018 en raison de divers contentieux.
Au-delà du conflit actuel à Gaza, d’intenses négociations secrètes ont eu lieu avant le 7 octobre entre Israël, l’Autorité palestinienne et l’Égypte en vue de l’exploitation des ressources gazières de l’enclave palestinienne. En juin dernier, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’était prononcé pour l’accélération de l’exploitation du gaz de Gaza.
Cette décision est "soumise à la coordination entre les services de sécurité [israéliens] et au dialogue direct avec l'Égypte, en coordination avec l'Autorité palestinienne", précise le communiqué du bureau du premier ministre israélien.
La course au gaz est ouverte
Pour autant une question émerge : peut-on décider du sort de Gaza aujourd’hui sans inclure le Hamas ? Dans un communiqué publié le mois dernier, le Hamas avait déclaré qu'il ne permettrait pas à “l'occupant israélien” d'utiliser la question du champ gazier de Gaza comme instrument pour conclure des accords politiques et de sécurité avec d'autres parties.
Le gouvernement actuel, réputé être le plus à droite de l’histoire d’Israël, encouragé par les États-Unis a plus d’une fois, réitéré son opposition à toute forme de collaboration avec le Hamas. Les États-Unis préfèrent une “ autorité palestinienne revitalisée” au Hamas, dans la perspective de l’après-guerre à Gaza.
Sur le terrain, le projet est au poids mort. Il est plombé par la guerre, les relations difficiles entre Israël et le Hamas d’une part et les profondes dissensions entre l’Autorité palestinienne et le Hamas d’autre part.