Le fugitif du génocide rwandais Kayishema comparaît devant un tribunal en Afrique du Sud
Fulgence Kayishema, un fugitif rwandais qui était détenu en Afrique du Sud, a comparu vendredi devant un tribunal au Cap.
Fulgence Kayishema / Photo: Reuters (Reuters)

L'avocat de Kayishema, Me Juan Smuts, a déclaré à Anadolu que la procédure afférant à l’enquête n’est pas encore terminée, si bien qu’une prolongation supplémentaire a été demandée.

L’avocat affirme que la défense ne s'est pas opposée au report et pas davantage à la prolongation de l'enquête sur les accusations.

En conséquence, l'affaire a été renvoyée au 27 octobre de cette année et la demande d'asile est également en cours de traitement, a-t-il ajouté.

M. Kayishema avait été arrêté plus tôt cette année dans une ferme à Paarl, une ville de la province du Cap occidental en Afrique du Sud, où il vivait sous une fausse identité. Il a été inculpé pour violation des lois sur l'immigration du pays et placé en détention en attendant de comparaître devant le tribunal.

Le fugitif a été arrêté de nouveau mercredi à la demande du tribunal des Nations Unies pour extradition vers la Tanzanie afin d’y comparaître à Arusha.

Ses avocats, surpris par la seconde arrestation de leur client, ont déclaré au diffuseur que cette dernière action avait été entreprise à la demande de la Résiduelle Mécanisme International pour les Tribunaux Pénaux (IRMCT) des Nations Unies afin qu'il soit jugé à Arusha, en Tanzanie, où il était recherché pour sa participation présumée au génocide de 1994.

L'ancien officier de police rwandais âgé de 62 ans se voit accusé d'avoir orchestré le meurtre d'environ 2 000 réfugiés tutsis à l'église catholique de Nyange pendant le génocide rwandais de 1994 contre le peuple tutsi.

Environ 800 000 membres de l'ethnie tutsi ont été tués lors d'un bain de sang de 100 jours au Rwanda en 1994.

M. Kayishema avait été placé en détention en mai de cette année dans le cadre d'une opération conjointe des autorités sud-africaines et de l'équipe de suivi des fugitifs de l'IRMCT.

Stéphane Dujarric, le porte-parole du Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, a salué son arrestation affirmant que l'appréhension de M. Kayishema transmet un "message fort" aux personnes présumées avoir commis de tels crimes qui ne "pourront pas échapper à la justice" et finiront par être tenues pour responsables, même plus d'un quart de siècle plus tard."

Le procureur en chef de l'IRMCT, Serge Brammertz, a déclaré que son arrestation garantissait sa traduction « en justice pour les crimes qui lui sont reprochés".

L'IRMCT a déclaré que le génocide est le crime le plus grave que l'humanité puisse connaître et que la communauté internationale s'est engagée à veiller à ce que les auteurs soient poursuivis et punis.

"Cette arrestation est une démonstration tangible que la justice sera rendue, peu importe le temps que cela prendra", a-t-il ajouté.

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