L'opposition n'avait pas pu participer aux dernières législatives, en 2019, en raison d'un durcissement des règles du scrutin. Seules deux formations de la mouvance présidentielle avaient été autorisées à concourir, donnant lieu à un Parlement entièrement acquis au président Talon.
Ces élections avaient été émaillées de violences meurtrières, et marquées par une abstention record ainsi qu'une coupure totale de l'internet, des faits rarissimes au Bénin.
Cette fois, sept partis politiques, dont trois se réclamant de l'opposition, ont été autorisés à participer. Mais la majorité des principaux opposants au président Talon sont soit en prison, soit en exil.
Quelque 6,6 millions d'électeurs sont appelés dans les 8.000 centres de vote pour désigner les 109 députés, dont au moins 24 femmes - au moins une par circonscription - selon le nouveau Code électoral.
Les partis ayant recueilli plus de 10% des suffrages se répartiront les 109 sièges, selon le système proportionnel.
"Il faut que les anciens partent et laissent la place aux jeunes!", lance Constance Malomé à Cotonou, 40 ans, militante du Mouvement populaire de libération (MPL), parti d'opposition.
Élu en 2016, réélu en 2021, le richissime homme d'affaires Patrice Talon a lancé des réformes politiques et économiques tous azimuts en vue d'engager son pays dans la voie du développement. Mais selon l’opposition cette modernisation s'est aussi accompagnée d'un important recul démocratique.
La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a annoncé avoir déployé 40 observateurs, répartis depuis vendredi dans les 12 régions du pays, pour "soutenir et surveiller l'intégralité du processus électoral".
Attendus le 11 janvier, les résultats préliminaires pourraient donner une indication sur l'équilibre des forces politiques en présence.
L'élection présidentielle est prévue en 2026, de même que les prochaines législatives.