"Nous rappelons une fois de plus qu'il est absurde de qualifier d '« embargo » l'activité du poste frontalier de Lachin établi conformément à l'obligation de l'Azerbaïdjan de garantir la sécurité des citoyens, des véhicules et des marchandises sur la route de Lachin et de prévenir l'utilisation abusive de cette route par l'Arménie à des fins militaires et économiques illégales", a déclaré le ministère des Affaires étrangères azerbaïdjanais dans un communiqué.
L'Arménie affirme que la route de Lachin est bloquée par l'Azerbaïdjan, une affirmation que Bakou nie.
Dans une déclaration mardi après un entretien téléphonique avec le ministre des Affaires étrangères arménien, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a déploré le "blocage" de la route.
Elle a souligné que l'Azerbaïdjan doit respecter ses obligations internationales, en particulier "les mesures provisoires indiquées par la Cour internationale de Justice (CIJ) dans son ordonnance du 22 février, qui sont contraignantes."
Réagissant à la position de la France, l'Azerbaïdjan a regretté que la France ne soutienne pas les propositions de l'Azerbaïdjan visant à établir des itinéraires alternatifs vers le Karabakh, tels que la route Aghdam-Khankendi, soutenue, selon Bakou, par l'Union européenne et la Croix-Rouge.
Dans le même temps, Paris n'a pas réagi à la violation de l'accord par l'Arménie, qui utilise des routes alternatives pour aggraver davantage les tensions dans la région, a déclaré Bakou qui critique également la France pour “ne pas avoir prêté attention" au fait que la CIJ a rejeté la demande de l'Arménie de lever le poste de contrôle le 6 juillet.
Malgré les discussions en cours sur un accord de paix à long terme, les tensions entre les pays voisins sont montées d’un cran ces derniers mois en raison de la route de Lachin, où l'Azerbaïdjan a établi un poste de contrôle frontalier en avril pour prévenir le transport illégal d'armes et d'équipements militaires vers la région.
Les deux anciennes républiques soviétiques sont en conflit depuis 1991, lorsque l'armée arménienne a occupé le Karabakh, un territoire reconnu internationalement comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, ainsi que sept régions adjacentes.
Le conflit a atteint son paroxysme en 2020, après 44 jours de guerre, lorsque l'Azerbaïdjan a libéré plusieurs villes, villages et localités de l'occupation arménienne. La guerre s'est terminée par un accord de paix négocié par la Russie.