L’Égypte vient à Paris en force avec 54 athlètes. On trouve ensuite l’Afrique du Nord avec des délégations importantes : 38 pour le Maroc, 30 pour la Tunisie et 26 pour l’Algérie.
Le reste de la présence africaine est limitée. Alors que l’Afrique du Sud est représentée par 32 sportifs, les délégations du Nigéria et du Kenya comptent une dizaine de sportifs. La présence du reste des pays africains se limite à un, voire deux athlètes.
Cette force présence du Maroc, de la Tunisie et de l’Algérie n’est pas due au hasard. La région qui participe depuis longtemps aux Jeux olympiques a une vraie tradition de handisport et compte des athlètes déjà titrés dans plusieurs disciplines olympiques. Certains partent même à Paris avec plusieurs médailles autour du cou.
Des sportifs maghrébins avec des rêves de médaille
Il y a les multi-médaillés comme la tunisienne Raoua Tlili titrée en lancer de poids. Elle a remporté 6 médailles d'or en 4 olympiades.
Le Marocain Azzedine Nouiri, champion paralympique au lancer de poids (médaillé d’or en 2012 et 2016), espère pour sa 4e participation monter à nouveau sur le podium.
Le Tunisien Abdelsalam Hili est champion paralympique en titre dans le 400m où il a battu le record du monde. Walid Ktila est détenteur de trois records du monde (200, 400, 1500m), et a cinq médailles d'or paralympiques à son palmarès.
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L’Algérienne Safia Djelal, dont la première participation remonte à 2002, est une vétérane des Jeux paralympiques. Elle a remporté plusieurs médailles olympiques en javelot et en lancer de poids.
Ces vétérans ont aussi donné envie de pratiquer un sport à de plus jeunes comme Najwa Awane, joueuse de tennis marocaine en fauteuil roulant. Son tout récent titre de championne d’Afrique lui a ouvert les portes des Jeux de Paris. La jeune athlète aime souligner lors de ses interviews que lorsqu'elle joue, elle a le sentiment de représenter son pays et les personnes handicapées.
Elle raconte également avec émotion que c’est en regardant le triathlète handisport Mohamed Lahna lors de l’une de ses compétitions qu’elle a eu envie de se remettre au sport après son accident.
Notons enfin que le Maroc présente la seule équipe de cécifoot dans une discipline dominée par le Brésil qui a remporté toutes les éditions.
Une présence africaine en diminution
Malgré une forte présence de l’Afrique du Nord et de l’Egypte, la présence africaine aux Jeux paralympiques est en baisse de 29% comparé aux Jeux de Tokyo en 2020.
Samson Deen, le président du comité paralympique africain a déclaré au média SportBoom.com que les athlètes africains allaient représenter l’Afrique avec “fierté et honneur” à Paris tout en concédant que des pays comme le Ghana, le Burkina Faso, le Mali avaient des efforts à faire pour améliorer les résultats de leurs sportifs handicapés.
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L’Egypte, l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Nigeria, et le Maroc ont gagné 20 médailles à eux seuls lors des Jeux de Tokyo, aime-t-il à rappeler. Depuis son élection en 2021 et sa réélection cette année au comité paralympique africain, ce dernier a engagé de nombreuses actions pour promouvoir le sport paralympique auprès des pays africains, en sollicitant notamment les Premières dames.
Samson Deen veut croire à un avenir pour le sport paralympique en Afrique. Il se targue des succès individuels mais selon lui, pour gagner des médailles et développer des fédérations de sport handicap, “les gouvernements doivent s’engager et prendre l’initiative, c’est un processus en cours et nous progressons”.
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Mustapha Berraf, membre du Comité international olympique et président de l'association des comités nationaux olympiques d'Afrique fait peu ou prou la même analyse auprès de TRT Français. “Je ne pense pas que ce soit un problème d’argent. Si nous avions eu des demandes, on aurait versé une subvention. La raison principale, c’est que le handisport n’est pas la priorité de nombreux gouvernements, mais les choses bougent, en Algérie, en Tunisie et en Afrique du Sud, les athlètes paralympiques reçoivent les mêmes primes que les athlètes valides. "
Il ajoute que les sponsors s'intéressent de plus en plus aux athlètes paralympiques, mais le gros point noir selon lui, c'est le manque d'accessibilité des infrastructures sportives en Afrique. "Très peu sont adaptées à la pratique du handisport."
Mustapha Berraf se veut quand même positif. L'Egypte va postuler pour organiser les Jeux olympiques et paralympiques en 2036 et 2040. L'Afrique du Sud aimerait aussi organiser des JO. Les Jeux en Afrique, voilà ce qui pourrait changer la donne.