Depuis le début de la campagne militaire israélienne à Gaza, des milliers de soldats sont victimes des troubles liés aux maladies mentales, s’accordent à rapporter différentes sources israéliennes.
“Un nombre sans précédent d'environ 9 000 soldats de l'armée israélienne, y compris des réservistes, ont demandé un soutien psychologique depuis le début de la guerre, selon les données de Tsahal”, renseigne la chaîne de télévision israélienne I24.
La plupart souffrent de traumatismes comme “les troubles du sommeil, les troubles de l'appétit ou encore les pensées envahissantes”, explique la chaîne de télévision israélienne I24.
Une situation inédite qui a obligé les dirigeants à prendre des mesures d’urgence. Le Centre de réadaptation du front intérieur (MALSHA), habituellement impliqué dans la réhabilitation des victimes post-traumatiques, prend déjà en charge les soldats souffrant de maladies mentales. L’objectif est de “maintenir le moral des troupes et rendre les soldats disponibles”. Depuis le 7 octobre dernier, précise la presse, ce centre a pris en charge 375 soldats.
Avec déjà plus d’un demi-millier de soldats tués à Gaza, parmi lesquels des officiers supérieurs, des centaines de blessés et amputés, des soldats otages du Hamas, la santé mentale des soldats israéliens est mise à rude épreuve par la résistance des Palestiniens.
C’est dire que la guerre contre les Palestiniens est venue aggraver un contexte déjà miné par une vague de suicides.
“Le suicide est toujours la principale cause de décès dans les rangs de l’armée israélienne en dehors des situations de combat, et ce bilan a considérablement augmenté ces dernières années”, écrivait en mai 2023 l’agence de presse israélienne Paltoday, en réaction au suicide de trois soldats.
“En 2022, 14 soldats se sont suicidés contre 11 l’année précédente”, précise la même source.
En plus des soldats impliqués dans la campagne militaire de Gaza, le traumatisme de la guerre s’est répandu au reste de la population israélienne, note I24. La forte demande en soins de santé psychiatrique se heurte à l’insuffisance de la main d’œuvre spécialisée.
Une population israélienne traumatisée
"Nous sommes confrontés à une crise colossale", déclare le Pr Arad Kodesh, psychiatre. "La guerre a plongé le système dans un état lamentable. Un écart très important commence à apparaître entre le manque de main-d'œuvre et la demande de soins en hausse constante. Tous les résidents de l'État d'Israël sont concernés par la détresse mentale de près ou de loin, et nous avons donc constaté une augmentation significative de la demande des services liés à la santé mentale", explique-t-il à la presse israélienne.
"Nous sommes dans une atmosphère qui affecte le niveau de stress des individus. Cette guerre a un impact différent de ce que nous avons connu auparavant".
Avec 850 psychiatres et 5 500 psychologues, le système de santé israélien est incapable de prendre en charge le flux de soins en santé mentale généré par la guerre de Gaza.
C’est dans ce contexte que le ministère de la Santé veut recruter une vague de professionnels de la santé mentale, pour faire face à ce qu’il qualifie “d’événement de santé mentale sans précédent qui a fait de nombreuses victimes “, relate The Times of Israël.
“Les personnes recrutées seront rémunérées et travailleront avec les caisses d’assurance-santé, des centres de santé mentale, des centres de résilience et des organisations de santé mentale”.