La France s’apprête à restituer un tambour pillé pendant la colonisation à la Côte d'Ivoire
Les autorités françaises et ivoiriennes ont signé lundi un accord permettant le retour "dans les prochains mois" en Côte d'Ivoire d'un tambour, pièce centrale de l'art musical du pays, confisqué pendant la colonisation.
La France s’apprête à restituer un tambour pillé pendant la colonisation à la Côte d'Ivoire / Source : Communication ministère de la culture et de la francophonie de la Côte d'Ivoire (Others)

Le tambour parleur Djidji Ayôkwé, symbole culturel majeur, sera bientôt rapatrié à Abidjan par Paris. La ministre française de la Culture, Rachida Dati, et son homologue ivoirienne, Françoise Remarck, ont signé, ce lundi, une convention officielle actant le dépôt de cet objet précieux au Musée des Civilisations de Côte d’Ivoire, à Abidjan.

"Les ministres de la Culture des deux pays ont décidé d'enclencher le processus de son retour en Côte d'Ivoire", indique leur communiqué commun publié à l'issue d'une rencontre au ministère français de la Culture, à Paris.

Le retour de ce tambour devrait se faire "dans les prochains mois", d'abord sous la forme d'un "dépôt" longue durée, précise le communiqué. "C'est évidemment un moment historique", a salué la ministre ivoirienne de la Culture Françoise Remarck, présente à Paris, évoquant une attente longue "de plus d'un siècle".

Cet acte met un terme à un processus complexe de trois ans. Le président français Emmanuel Macron avait, en effet, annoncé cette restitution en 2019. Mais le retour du Djidji Ayôkwé, conservé dans un musée en France, avait été retardé par plusieurs reports successifs liés au vote d’une loi-cadre sur les restitutions de biens culturels.

Le Djidji Ayôkwé est un tambour de 3,31 mètres de long et de 430 kilos, une pièce majeure qui incarne à la fois un patrimoine immatériel et un matériel unique. C’est en 1916 que cette pièce importante appartenant au peuple Tchaman, aussi appelé Ebrié, a été saisie de force par les autorités coloniales françaises.

Le tambour parleur devait être le tout premier bénéficiaire de la loi-cadre récemment adoptée, accélérant la restitution des œuvres d’art pillées en Afrique à l’époque coloniale.

Agences