Les nouvelles mesures permettront d’infliger des "travaux d’intérêt général pour les parents défaillants, le paiement d’une contribution financière pour les parents d’enfants coupables de dégradations auprès d’une association de victimes et une amende pour les parents ne se présentant pas aux audiences qui concernent leurs enfants", a-t-elle détaillé dans un entretien à La Tribune Dimanche.
La ministre, qui souhaite que les parents s’impliquent davantage dans l’éducation de leurs enfants, a notamment évoqué le rôle des pères, souvent absents après les séparations.
"Nous avons tous en mémoire les images de ces mères de famille sortant dans la rue, le soir, pour récupérer leurs enfants et les remettre dans le droit chemin" pendant les émeutes qui ont suivi la mort de Nahel en juin dernier, a également noté la ministre, en se demandant "où est le second parent, souvent le père".
"Une idée indigne"
Ces annonces ont suscité des critiques de la part de la classe politique. Jérôme Guedj, député du Parti socialiste, a estimé sur France Info que ces mesures vont "fragiliser" des familles entières. "J’attends une politique de soutien aux familles plutôt que de stigmatisation."
"Je pense que c'est une idée indigne, qui vise à culpabiliser ou à rendre responsables des parents qui veulent le meilleur pour leurs enfants, pour l'immense majorité d'entre eux. On va stigmatiser toujours la même chose, c'est-à-dire les parents pauvres", a de son côté estimé sur France 2 Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise.
Ces mesures masquent en réalité l’inaction du gouvernement et l’absence de moyens mis en œuvre par l’État dans le domaine de la protection de l’enfance, a accusé la secrétaire confédérale de la CGT Céline Verzelett.
Le maire écologiste de Grenoble Éric Piolle, s’est interrogé avec ironie sur la cible des sanctions : "Si on suit Aurore Bergé, les travaux d’intérêt général concernent aussi Zemmour, Morano ou encore Dupond-Moretti ? Leurs enfants ont également eu affaire à la justice. En vérité, cette mesure ne vise que ceux qui subissent déjà la pauvreté et le racisme."