Un rapport récemment révélé par Mediapart dévoile des informations troublantes concernant les exportations d'armes françaises à Israël.
En 2023, la France aurait livré pour 30 millions d'euros de matériel militaire à Israël, selon ce document que le gouvernement n'a pas encore rendu public.
Mais le détail des dates de livraison n'étant pas précisé, il est impossible de déterminer si ces approvisionnements se sont poursuivis après les massacres de masse et le nettoyage ethnique perpétrés par l’armée israélienne à Gaza depuis le 7 octobre.
Cette réticence du gouvernement à clarifier les faits est d’autant plus inquiétante que la France est signataire de plusieurs accords, dont le Traité sur le commerce des armes, qui lui interdisent de fournir des armes lorsqu'il existe un risque qu'elles soient utilisées pour commettre des crimes de guerre ou cibler des civils.
Or, malgré l’existence de preuves multiples sur les crimes de guerre commis par l'armée israélienne à Gaza, la France n'a pas imposé d'embargo à ses ventes d'armes à Israël.
Le gouvernement français insiste sur le fait qu’il ne livre à Israël que des armes à vocation défensive, sans fournir les moyens de vérifier cette hypothèse.
En dépit des demandes répétées de médias et d’ONG, la liste détaillée des armes livrées reste inconnue.
Ainsi une opacité règne toujours sur la livraison de matériels militaires à Israël, en raison du non-respect par le gouvernement des règles de transparence qu’il s’est lui-même fixées.
Le rapport annuel de 2024 sur les exportations d’armes françaises, qui aurait dû être présenté avant le 1er juin, n’a toujours pas été officiellement dévoilé.
On apprend, en outre, que la France a validé pour 20 millions d'euros de commandes israéliennes auprès d’industriels français et a accordé 75 licences d'exportation pour un total de 176 millions d'euros.
Ces licences concernent des catégories de matériel potentiellement offensif, telles que des “bombes, torpilles, roquettes, missiles” et des composants de “véhicules terrestres et aériens”.
Par ailleurs, les exportations de biens dits “à double usage”, des produits pouvant avoir des applications civiles et militaires, soulèvent également des préoccupations quant à leur utilisation possible dans des actions militaires.
Malgré les déclarations des autorités françaises qui se veulent rassurantes, les zones d'ombre persistent.
Les autorités n’ont fourni aucune garantie quant à l'utilisation de ces armes, entretenant ainsi une confusion sur la politique française d'exportation d'armes vers Israël.
TRT Francais