Les 22 membres de l'équipe gouvernementale auront notamment pour tâche de s'attaquer à la hausse du coût de la vie dans ce pays d'Afrique de l'Est, un des principaux thèmes de campagne de M. Ruto.
"Vous aurez mon soutien parce que vous n'avez pas d'autre option que de réussir. L'échec n'est pas une option, nous avons un pays dont il faut nous occuper", a déclaré le chef de l'Etat devant ses nouveaux ministres à Nairobi.
"Nous n'avons rien à cacher. Nous voulons servir les Kényans", a-t-il déclaré.
Mais le chef de l'Etat n'a pas respecté sa promesse de campagne d'instaurer la parité dans son cabinet: seules sept femmes en font partie.
Musalia Mudavadi, ancien vice-président qui a rompu avec Raila Odinga, figure de l'opposition battue par M. Ruto lors de la présidentielle, assumera la charge nouvellement créée de premier secrétaire du cabinet.
M. Mudavadi, 62 ans, sera le ministre le plus âgé et répondra directement au chef de l'Etat et au vice-président.
Kithure Kindicki, un avocat qui a fait partie de l'équipe juridique ayant défendu la victoire de M. Ruto, contestée par M. Odinga, devant la Cour suprême, prend la tête du ministère de l'Intérieur.
Professeur de droit, M. Kindicki a également représenté M. Ruto devant la Cour pénale internationale de La Haye lorsque ce dernier était poursuivi pour son rôle présumé dans les affrontements post-électoraux de 2007-2008 qui ont fait au moins 1.100 morts et déplacé plus de 600.000 personnes.
L'ancien gouverneur de la Banque centrale du Kenya, Njuguna Ndung'u, a de son côté été nommé nouveau ministre des Finances.
Les ministres ont été approuvés mercredi par le Parlement, dominé par les soutiens de M. Ruto.
En septembre, M. Ruto a promis d'engager une réforme de la fiscalité, pour la rendre plus progressive, et de s'attaquer à la dette qui atteint 70 milliards de dollars.
Le chef de l'Etat a déclaré avoir hérité d'une économie en mauvais état après les deux mandats - soit plus de neuf ans - de son prédécesseur Uhuru Kenyatta, dont il était pourtant le vice-président.
Le Kenya, avec ses 50 millions d'habitants, est la locomotive économique de l'Afrique de l'Est, mais un tiers de sa population vit sous le seuil de pauvreté.
L'inflation a atteint officiellement 9,2% en août, au plus haut depuis plus de 5 ans, alors que la monnaie, le shilling kényan, dévissait face au dollar.
Le prix des carburants a bondi mi-septembre dans le pays, après la décision du gouvernement de baisser drastiquement les subventions.