Depuis son instauration le 20 juin 2001, la journée mondiale des réfugiés met en lumière l’extrême détresse des victimes des migrations forcées. Cette cérémonie vise à rendre hommage à toutes les personnes qui ont dû quitter et fuir leur pays pour aller reconstruire leur vie ailleurs, avec pour espoir un avenir meilleur et une sécurité assurée.
Plus de 100 millions de personnes ont été contraints de quitter leur foyer dans le monde à la fin de l’année 2022 dont 35 millions de réfugiés, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). En cette journée, Terra Psy-Psychologues Sans Frontières alerte sur l’état de leur santé mentale.
"Face à l’inaction nous souhaitons alerter. La santé mentale des réfugiés constitue un enjeu majeur. Il faut désormais agir et proposer une aide humanitaire de première nécessité, afin de prendre en compte cette violence structurelle et systémique, et de favoriser le mieux-être des femmes, des hommes, mais aussi des adultes de demain. Le soin psychique est une priorité de santé publique que nous ne pouvons plus nous permettre de négliger" a déclaré l’organisation dans un communiqué.
Cette épreuve provoque un traumatisme et un stress importants chez les réfugiés entraînant une série de problèmes de santé mentale dont le syndrome de stress post-traumatique, une dépression majeure, une anxiété généralisée et des crises de panique.
Les réfugiés combinent les traumatismes liés aux raisons de leur départ, tels que les situations de danger extrême comme les guerres, les violences de masse, les tortures et les viols, avec les difficultés rencontrées lors de leur parcours migratoire qui peut durer plusieurs années. Ce parcours est semé d'obstacles, comprenant notamment la vie dans les camps, les emprisonnements, les agressions diverses et les naufrages. De plus, la période après la migration est également remplie de déceptions et de désillusions en raison de l'isolement sociolinguistique, de la précarité et de l'attente liée aux longs processus d'asile, ce qui augmente le stress et intensifie la souffrance des individus concernés.
Alors que leur santé mentale est fragile et se dégrade à leur arrivée dans le pays, l'accès aux soins et services de santé mentale des réfugiés est très souvent limité, voire inexistant selon l’Organisation Mondiale de la Santé. En cause ? les barrières linguistiques, les différences culturelles et les discriminations, l’absence de droits, et les obstacles administratifs et financiers, selon l’organisation.
L’accès aux soins psychologiques fait certes partie des droits de l'homme fondamentaux, tels que la sécurité, le logement et l'éducation, mais les données faibles, voire nulles, à propos de l’accès aux soins psychologiques des réfugiés montrent que l'importance accordée demeure insuffisante.