Le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, a exprimé jeudi des réserves sur les mandats d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.
Toutefois, il a confirmé que l'Italie serait tenue d'exécuter ces mandats si les deux responsables israéliens pénétraient sur le sol italien.
Lors d'une interview télévisée, Crosetto a affirmé que, bien qu'il juge la décision de la CPI "erronée", l'Italie, en tant que signataire du Statut de Rome, est légalement obligée de s'y conformer.
“En tant qu'État membre de la CPI, si Netanyahu et Gallant viennent en Italie, nous serons contraints de les arrêter. Ce n'est pas une décision politique, mais une question d'application de la législation internationale”, a-t-il expliqué.
Jeudi, la CPI a pris une décision historique en annonçant des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant pour des crimes de guerre commis dans les territoires palestiniens, notamment à Gaza.
Cette décision intervient alors que l'offensive israélienne, qualifiée de génocidaire, entre dans sa deuxième année. À ce jour, environ 44 000 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, ont été tués, et plus de 103 000 autres blessés.
Le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères italien, Antonio Tajani, a opté pour une position plus mesurée.
“Nous allons analyser le contenu de cette décision et les motifs qui l'ont justifiée”, a-t-il déclaré, en insistant sur le fait que la CPI doit maintenir un rôle strictement juridique, indépendant de toute influence politique.
“Avec nos alliés, nous évaluerons les conséquences et déciderons des mesures à adopter et de la manière de procéder”, a ajouté Tajani.
Les déclarations du ministre ont cependant déclenché une vive réaction de la part du Mouvement 5 Étoiles (M5S), parti d'opposition. Ses parlementaires ont qualifié les propos de Tajani de "choquants et honteux."
Dans un communiqué commun, les membres du M5S ont rappelé que Josep Borrell, haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères, avait récemment réaffirmé le caractère contraignant des décisions de la CPI pour les États membres de l'Union européenne.